Le 2 juillet 2025 restera longtemps dans les livres d’histoire du ballon rond helvétique. 34’063 personnes ont assisté à un match de football féminin en Suisse, dépassant très largement les 17’306 spectateurs et spectatrices qui étaient au Letzigrund le 29 novembre dernier. Et l’ambiance s’en est ressentie. «J’étais très émue. Durant l’hymne national, j’avais les larmes aux yeux. C’était tellement incroyable de voir et d’entendre tout ça», a confié Noemi Ivelj, titulaire à seulement 18 ans.
Cet énorme soutien, et c’était l’une des interrogations, s’est transformé en pression positive. Dès le coup d’envoi, les Suissesses ont mis les Norvégiennes dans leurs petits souliers. «Avant le match, dans les vestiaires, on s’est juste dit qu’il fallait juste profiter», raconte Viola Calligaris. Et Livia Peng d’ajouter: «Nous voulions simplement tout donner.»
Et l’équipe s’est mise à jouer, comme rarement sous la direction de Pia Sundhage, avec l’envie de laisser ses tripes sur le terrain. «On ne peut pas s’imaginer ce que cela fait de jouer devant un tel public, poursuit la défenseure de la Juve. Tout le monde était en rouge, tout le monde était pour nous. Merci à tous ceux qui ont regardé le match, au stade ou à la télévision.» Tous ont pu voir que cette équipe de Suisse avait du coeur.
«On peut être fières»
Malgré cette défaite, rageante et frustrante, la Nati a fait honneur à ses supporters, qui ont continué à chanter et à encourager leur équipe jusqu'au coup de sifflet final. «On peut être fières de comment on a joué, surtout après les critiques qu’il y a eu ces dernières semaines. On a apporté notre réponse sur le terrain.» Malheureusement, le football est cruel et cela n’a pas suffi: les Suissesses quittent le Parc Saint-Jacques avec zéro point.
Au coup de sifflet final, la déception était encore trop grande pour vraiment analyser toutes les choses positives que la troupe de Pia Sundhage a réussies lors de son premier match du Championnat d’Europe 2025. «Mais nous nous sommes énormément battues, relevait Livia Peng. Nous avons beaucoup couru et nous avons laissé notre coeur sur le terrain.» L’entraîneure suédoise aura de quoi s’appuyer pour le reste du tournoi.
La Nati a perdu une bataille, mais pas la guerre. «On ne va pas baisser les bras. On est une équipe, on est vraiment unies et on l’a montré sur le terrain», ajoute Calligaris. Il reste deux matches de groupe et l’équipe de Suisse a encore totalement son destin entre les mains. Avec le soutien du public bernois et genevois, les protégées de Pia Sundhage ont toutes leurs chances de battre l’Islande puis la Finlande, afin de se qualifier pour les quarts de finale. Et faire vivre d’autres grands moments de football au public.