«Qu'aurait-on pu faire de mieux durant ces dix jours? Là, je dois réfléchir un peu...» Il était tard dans la salle de presse du Geodis Park de Nashville mardi soir, lorsque Murat Yakin a fait sourire la poignée de journalistes présents devant lui.
Le sélectionneur de la Nati a toujours le sens de la formule et, surtout, était très satisfait de la tournée américaine estivale de son équipe, laquelle s'est conclue par une nette victoire 4-0 face aux Etats-Unis, quatre jours après un succès déjà convaincant contre le Mexique (4-2).
Huit buts marqués en deux matches
«Huit buts en deux matches, c'est très bien. Nous avons pu mettre notre plan à exécution. L'art et la manière ont été satisfaisants. Venir ici était un bon choix», s'est réjoui le sélectionneur, lequel avait besoin de certitudes après une fin d'année 2024 très compliquée pour l'équipe nationale suisse, reléguée en Ligue des Nations sans avoir gagné un seul de ses six matches face à l'Espagne, à la Serbie et au Danemark.
La Nati devait se relancer cet été avant d'aborder son automne de tous les dangers. Et c'est peu dire que ce rassemblement américain s'est parfaitement déroulé, sur tous les aspects.
Un blanchissage qui fait plaisir pour Gregor Kobel
«Je suis content que notre gardien Gregor Kobel n'ait pas encaissé de but lors de ce deuxième match», a également déclaré Murat Yakin, ce qui n'avait rien d'anodin. Le nouveau portier de la Nati, considéré comme l'un des meilleurs du monde lorsqu'il joue pour le Borussia Dortmund, ne disposait pas encore d'un match-référence avec la Nati. Cette phrase n'est désormais plus vraie et, pour sa douzième sélection, le géant zurichois a enfin pu venir à l'interview sans avoir encaissé un seul but, ce qui commençait gentiment mais sûrement à peser sur le moral du successeur de Yann Sommer dans le but suisse.
Solide défensivement ce mardi, face à un adversaire américain très jeune et très limité, il faut bien le dire aussi, la Suisse a surtout brillé offensivement tant face au Mexique que contre les Etats-Unis, marquant quatre buts à chaque fois. Ce mardi soir, c'est un jeune homme venu de Genève et âgé de 19 ans qui a particulièrement brillé. Son nom: Johan Manzambi. Son oeuvre: une passe décisive et un but. Le tout pour sa première titularisation!
«C'est toujours bien quand un jeune joueur amène sa fraîcheur et répond à la confiance qu'on lui accorde. Nous avons besoin de ce type de joueur qui provoque, qui élimine son adversaire direct. On l'a vu sur sa passe décisive, ce qu'il a réussi à faire est remarquable», s'est réjoui Murat Yakin, lequel n'a pas hésité à comparer son nouveau joyau avec une légende du FC Bâle.
«Il me fait penser à Ivan Ergic, mon ancien coéquipier. Il est très fort défensivement, mais il sait aussi attaquer. Quand il se met en route avec ses grandes jambes, il semble inarrêtable.»
Johan Manzambi, le grand gagnant de la semaine
A Freiburg, le club allemand où il a explosé ce printemps, Johan Manzambi assume parfois un rôle plus défensif. Qu'en pense le sélectionneur? «Il peut faire beaucoup de choses, il l'a prouvé. Mais je trouve presque dommage de le faire défendre autant quand on voit ce qu'il peut apporter offensivement... Il m'a beaucoup plu cette semaine, c'est un super élément pour nous. Je ne peux pas dire qu'il m'ait surpris, parce qu'à l'entraînement, il a fait ce qu'il a montré ce soir pendant le match», a détaillé le sélectionneur, sous le charme de son nouveau joueur, auquel il a eu l'intelligence de donner sa chance, ce qui fait également partie des qualités de Murat Yakin.
La vie de groupe, tout aussi importante
Plus globalement, ces dix jours aux Etats-Unis ont été riches en enseignements sur le terrain, mais aussi en dehors. «Nous avons de nouvelles options, de nouveaux joueurs sur lesquels on peut compter. Et nous retrouver ici nous a fait du bien. La vie de groupe est importante, nous avons pu travailler cet aspect-là pour espérer revenir ici dans douze mois pour la Coupe du monde.»
La mission est connue: terminer premier du groupe de qualifications qui comprend la Suède, le Kosovo et la Slovénie. Ce ne sera pas simple, mais la Coupe du monde se mérite et la Nati a désormais des raisons objectives de croire à un automne radieux.