Young Boys en 2013, Thoune en 2015 et cette année le Stade-Lausanne-Ouchy. Pour la troisième fois de son histoire en Coupe de Suisse, le FC Veyrier Sports (2e ligue) accueillait une équipe professionnelle au stade du village. «On a toujours eu de la chance au tirage. Deux Super League et une Challenge League», s'exclamait le président Fabrice Schoch.
Si l’affiche paraissait un peu moins prestigieuse cette année, elle a tout de même attiré du monde au pied du Salève. «On est super content de l’affluence, malgré la chaleur», se réjouissait le président. Il devait y avoir «un peu plus de 700 spectateurs», d’après les estimations de Fabrice Schoch. Une réussite et la preuve que le village répond toujours présent dans les grands rendez-vous. «Les Veyrites nous ont toujours soutenus. Là, il y a un nouvel engouement, c’est une histoire de générations.» La dernière, en effet, a très bien repris le flambeau.
Superbe tifo
Sur la ligne centrale, un groupe de jeunes garçons chante, une demi-heure avant le coup d’envoi déjà. Ce groupe d’une quinzaine de membres, c’est le «Virage Salève», référence évidente à la montagne qui domine le terrain. Les adolescents présents sont équipés: tambour, écharpes, mégaphone, bâches, tout y est. «Il y a tout ce que vous pouvez voir d’habitude… en plus petit», rigole Arthur, 15 ans. Comme la plupart des membres du groupe, le garçon est un habitant du village. «On a créé ça pour représenter Veyrier. C’est un club de village, tout le monde se connaît, il y a une bonne ambiance» embraye Valentin, autre membre du noyau dur.
À quelques minutes du début du match, les jeunes «supporters, pas ultras» peaufinent les derniers préparatifs. Pour cette belle affiche de Coupe de Suisse, le groupe a mis le paquet. Une première bâche «Battez-vous pour Veyrier!» est affichée sur le grillage. Avant qu’une autre, plus grande, soit déployée au-dessus des têtes. Peint dessus: la Coupe de Suisse, les couleurs du club et le village du pied du Salève, inévitablement. «On a mis trente heures à la faire, raconte Arthur. On a commencé dans l’imprimerie du père d’un de nous. Et on a fait toute la peinture à Veyrier.»
Nul à la mi-temps
Un sacré travail et un Virage qui a joué son rôle dès le début du match. Chambrage à chaque approximation adverse. Cris de joie quand Yanis Lahiouel dribble un défenseur adverse. Sifflets (et quelques insultes, tout de même), quand l’arbitre pénalise le FC Veyrier Sports. Tout y est passé.
À l’image de leurs dévoués supporters, les joueurs du Veyrier Sports ont réalisé une belle première mi-temps. Au point de passer proche de l’ouverture du score à la 10e, sur corner. «Veyrier c’est le Brésil», chante le Virage, sur l’air du Palmashow. À la mi-temps, le score est toujours de 0-0 entre Veyrier et le SLO, malgré les quatre divisions d’écart.
Merci Veyrier
Après la mi-temps, nouvelle occasion de s’emballer: l’entrée de Matías Vitkieviez, sous les hourras. Mais quatre minutes plus tard, les locaux concèdent l’ouverture du score d'Issa Kaloga pour le SLO (58e). Pas de quoi refroidir les supporters, qui ont continué à chanter et encourager les leurs jusqu’au bout. Même après le 2-0, on entendait plus le Virage Salève que les six vaillants supporters du SLO et leur tambour.
Au coup de sifflet final, les joueurs de Veyrier ne se sont pas trompés, en allant de suite remercier leurs jeunes fans. S’ils ont pu donner autant, c’est en partie grâce à eux. «Merci Veyrier», chantait le Virage Salève pour conclure. On est à peu près certain que c’est réciproque.