À 30 ans seulement, Yanis Lahiouel a tiré une croix sur le football professionnel, en signant cet été au FC Veyrier Sports, pensionnaire de 2e ligue genevoise. Avant cela, le Haut-Savoyard a longtemps brillé en Suisse, faisant notamment les beaux jours de Stade-Lausanne-Ouchy, club avec lequel il a inscrit 51 buts en 105 matches et qu'il a mené en Challenge League. Après un passage mitigé à Neuchâtel Xamax et un (petit) tour en deuxième division grecque, le natif d'Annecy a gentiment fait passer sa carrière sportive au second plan.
Tout juste débarqué à Veyrier, le voilà qui s'apprête déjà à affronter le SLO en Coupe de Suisse, avec son nouveau club. À quelques jours de ce grand rendez-vous (coup d'envoi samedi à 18h), la nouvelle «star» du village du pied du Salève se raconte, humblement.
Yanis Lahiouel, comment es-tu arrivé ici, au Veyrier Sports, en 2e ligue genevoise?
Je me suis retrouvé ici parce que je connais très bien Matí (ndlr: Matías Vitkieviez, également nouveau joueur de Veyrier, ex-international suisse). Il savait qu’après mon passage à Lancy, je voulais arrêter le football et me reconvertir. J’ai beaucoup de travail, des études à faire. Matí m’a convaincu de venir ici.
Qu'est-ce qui t'a convaincu, justement?
J'ai discuté une bonne semaine avec le coach, Matteo (ndlr: Nervitto, jeune entraîneur de 26 ans) et j'ai vu qu'il y avait un très bon feeling, qu'il connaissait très bien le football. Pas seulement la 2e ligue, mais tout le football suisse. Il m'a convaincu que c'était un bon projet. J’ai fait deux trois entraînements, j’ai vu que c’était plus que correct. Ça fait trois semaines que je suis là et, franchement, je m’y plais.
Ton premier match officiel avec Veyrier, ce sera ce premier tour de Coupe de Suisse face au Stade-Lausanne-Ouchy. C'est un match particulier pour toi?
Quand j’ai signé à Veyrier, la première chose que mes copains m’ont dit, c’est que j’allais jouer contre le SLO en Coupe. Ils disent que je suis une légende là-bas (rires). C’est un match qui fait plaisir, je connais encore du monde.
Tu sens ton équipe, le Veyrier Sports, capable de créer la surprise?
L’objectif du club, ce n’est pas de gagner la Coupe de Suisse. Le principal, c’est le championnat. On a très peu de chances de gagner, on ne va pas se mentir. L’objectif, c’est de prendre du plaisir, pour tout le club, pour le village, pour le coach, pour moi.
Te concernant, justement, que peut-on te souhaiter pour cette rencontre?
Un petit but, ça ferait plaisir (sourire). Et une victoire, on ne sait jamais. Il y a quelques pourcents de chances de gagner.
Affronter le SLO, où tu as évolué trois saisons, ça te rappelle forcément des souvenirs. C'est lequel le meilleur?
Le SLO, c’est mon club de cœur en Suisse, c'est beaucoup de souvenirs. Toutes mes années passées là-bas sont magnifiques. Mais le plus beau, c’est la montée en Challenge League. On ne nous attendait pas et on a fait un sans faute jusqu’à avril, avant de monter. C’était une année magnifique, je marque 22 buts en 27 journées, on a un superbe groupe, un très bon coach (ndlr: Andrea Binotto).
Depuis ton passage à Neuchâtel Xamax tu as dégringolé petit à petit, de la deuxième division grecque à Lancy, et aujourd’hui Veyrier. Que s’est-il passé?
Je ne peux pas vraiment l’expliquer, on va dire que j’ai eu un coup de mou. C’était un peu mental, je n’étais pas au top à Neuchâtel, ça m’a un peu coupé l’herbe sous le pied. Au moment de retrouver un club, je ne voulais pas signer à nouveau en Challenge League. Je voulais partir et j’ai fini en Grèce. Après, je me suis dit qu’il fallait faire une reconversion. J'avais un certain âge, une petite vie de famille, aussi.
Tu as des regrets, en regardant en arrière sur ta carrière?
J’ai vécu une belle expérience. Le seul regret, c’est de ne pas avoir performé à Neuchâtel Xamax. Ça, j’en suis conscient. Et de ne pas avoir atteint la Super League.
Parlons de ta reconversion. Comment se passe ta nouvelle vie?
Moi, j’ai fait du centre de formation, je ne connaissais que ça. Et voilà… c’est une nouvelle vie, ça change du foot. C’est un peu dur (sourire), mais je m’y fais, je m’y plais. Je travaille dans la petite enfance, ça reste attractif, ce n’est pas dans un bureau. Et j’étudie à côté pour passer mon diplôme d’éducateur.
Ça fait du bien, aussi, de retrouver le football amateur?
Oui, il n'y a que deux entraînements par semaine et ça me va nickel. On prend beaucoup de plaisir à l’entraînement, j’ai fait deux matches de préparation, je trouve qu’on a une super équipe. Ce n’est que du plaisir.
Quels sont les objectifs de la saison avec Veyrier?
Prendre du plaisir, mais que ce soit sérieux. Et qu’on monte en 2e ligue inter. Pour samedi, j’espère que ce sera une belle fête pour tout le monde. Et que ce soit un match assez serré, je n’ai pas envie qu’on se prenne une correction.