C'est un message fort. L'Espagne se dit prête à boycotter la Coupe du monde 2026 – organisée conjointement aux USA, Mexique et Canada – en cas de présence d'Israël. La volonté est-elle réelle? Elle a au moins le mérite de faire parler. Et peut-être d'impacter l'UEFA et la FIFA, les deux grandes instances du football.
Plus tôt dans la semaine, d'autres voix s'étaient déjà élevées. Des experts indépendants de l'ONU ont en effet appelé, mardi, la FIFA et l'UEFA à suspendre Israël. L'ancien footballeur français Eric Cantona y était également allé de sa prise de position, fustigeant la présence d'Israël dans les compétitions internationales.
Le football comme levier
Par sa position de grande puissance du football et sa place première place au classement FIFA, l'Espagne jouit d'une grande influence et d'une certaine légitimité. Alors quand elle se positionne de la sorte, elle peut s'attendre à du changement. C'est au travers de la voix de Patxi López, député et porte-parole du PSOE, le parti socialiste ouvrier espagnol, que le mouvement a été lancé.
En Espagne, une récente étude publiée par Elcano en mai dernier dévoile que près de 82% de ses habitants qualifient de génocide ce qui se passe à Gaza. Lors de la Vuelta, compétition de cyclisme, de nombreux manifestants avaient perturbé la course, en raison de la participation de l’équipe Israël-Premier Tech.
Entre temps, la Turquie, par l'intermédiaire du Président de la Fédération de football Ibrahim Haciosmanoglu, aurait également adressé une lettre à l'UEFA.
Le sport aura-t-il une dimension sociale suffisamment forte pour faire bouger les choses? Pour l'heure, l'équipe d'Israël continue de disputer les qualifications pour la prochaine Coupe du monde. Elle occupe actuellement la 3e place de son groupe et affrontera, sauf injonction de l'une des grandes instances du football, la Norvège, le 11 octobre prochain.