Dès le coup de sifflet final, les gradins pleins du Stade de Genève se vident très vite ce mardi soir. Sauf, évidemment, dans la tribune nord, où se retrouvent les supporters les plus fidèles. Ils sont là pour applaudir leur équipe. Et au vu de la ferveur des chants, on pourrait presque penser que Servette s'est qualifié face aux Rangers.
Les fans ne s'y trompent pas. Malgré l'élimination en qualifications de la Champions League, les Servettiens ont réalisé une performance magistrale. Peu de personnes donnaient cher de leur peau avant cette double confrontation, mais ils ont tenu tête aux Ecossais. L'amertume est donc logique pour les joueurs après la rencontre, eux qui étaient si proches de l'exploit.
Le paradoxe de Servette
«Forcément que les regrets prédominent, quand on voit la physionomie du match, souffle Steve Rouiller. On n'était pas loin, on n'a rien à envier à cette équipe aujourd'hui.» Malgré la différence énorme de budget et d'effectif, Servette a effectivement fait jeu égal avec les Rangers lors de ce match retour.
Mais il y a de la déception. Pour Dereck Kutesa, le buteur, qui aurait aimé mieux jouer son contre à la 39e minute: «Si je lève la tête, je peux voir Jérém' (ndlr: Guillemenot) au centre.» Ou pour Joël Mall, le portier de Servette: «Le but était évitable – je suis en retard. Mais c'est le foot. On gagne ensemble, et on perd ensemble.»
Car c'est aussi là tout le paradoxe de Servette. Malgré ses regrets, l'équipe peut être fière de ce qu'elle a accompli. «On a montré du cœur, du courage et de l'abnégation», souligne le capitaine Steve Rouiller. La fatigue accumulée depuis le début de la saison aura quelque peu eu raison des Genevois, mais ils n'ont rien lâché. «On a tout donné», sort le portier Joël Mall.
Place à l'Europa League
Ce que les Grenat peuvent aussi retenir, c'est qu'ils sont assurés de jouer l'Europa League cette saison. Des gros clubs comme Liverpool, Marseille ou l'AS Rome pourrait bien venir fouler la pelouse du Stade de Genève cet automne. Mais pour le moment, le gardien genevois n'arrive pas à en profiter: «Oui, on est très fiers, mais on avait la possibilité de jouer la Champions League.»
Tout aussi déçu, Steve Rouiller développe un peu plus ce que la deuxième plus grande compétition européenne représente pour son équipe. «C'est quelque chose d'extraordinaire. Ça fait longtemps que Genève attend ça et le club prend de l'ampleur.»
Les Servettiens n'ont donc pas à rougir de cette double confrontation face aux Rangers. Ils sont sur la bonne voie et, s'ils continuent comme ça, cette campagne de qualifications à la Champions League ne sera pas la seule dans le futur proche du club.