A Washington pour la vie?
Kyshawn George dribble même les questions-pièges

Invité à répondre aux questions du public ce dimanche en compagnie de Thabo Sefolosha, le basketteur chablaisien Kyshawn George s'est vu proposer une drôle d'épreuve sur le toute dernière. Mais il s'en est remarquablement bien sorti.
Publié: 29.06.2025 à 18:30 heures
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Dernière mise à jour: 29.06.2025 à 18:42 heures
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Kyshawn George ce dimanche dans l'auditorium du Musée olympique.
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Le temps imparti aux questions arrivait à sa fin, ce dimanche au Musée olympique, et tant Thabo Sefolosha que Kyshawn George pouvaient souffler. Aucun couac, aucun dérapage, rien. Pas de question difficile, ni pour le Veveysan, ni pour le Montheysan, qui se sont tous deux montrés très à l'aise face au public. Les questions des enfants étaient parfois un peu surprenantes, mais très bien maîtrisées par le duo de joueurs de la NBA, mais voilà qu'est arrivée la toute dernière.

«Elle est pour Kyshawn», a précisé son auteur. Soulagement chez Thabo Sefolosha, qui voyait sa «journée de boulot» se terminer là (avant de devoir signer 200 autographes et de prendre autant de photos, quand même).

Pas question de faire le buzz, mais...

Alors, cette fameuse dernière question? «Kyshawn, où aimeriez-vous jouer si vous quittiez Washington?» Eclats de rire dans la salle, car, évidemment, la question est piège. Même après une année seulement en NBA, le «rookie» chablaisien sait bien comment fonctionne ce petit monde ultra-médiatisé.

Même là, en plein été, de l'autre côté de l'Atlantique, il suffit d'une phrase de travers pour faire le buzz et, potentiellement, créer du mécontentement chez son employeur actuel et ses fans. Mais pas question de faire (trop) de langue de bois non plus, sous peine d'être étiqueté «mauvais client». Alors, dans un sourire, Kyshawn George a trouvé la parade, comme sur le terrain, avec un écran (de fumée) du plus bel effet.

Des autographes et des selfies à foison pour Kyshawn George ce dimanche au Musée Olympique.
Photo: keystone-sda.ch

«Je ne vais nulle part! Je ne veux pas quitter Washington, je m'y sens trop bien. Mon souhait, c'est d'y rester le plus longtemps possible. Après, pour répondre à la question, Toronto me plaît, pour une bonne raison: j'ai de la famille au Canada et ce serait l'occasion d'être plus près d'elle. Mais je le redis: je me vois à Washington et nulle part ailleurs.» Bien joué! Et l'occasion de rappeler également que le Valaisan a choisi de jouer pour le Canada et non pour la Suisse, même s'il restera bien évidemment pour l'éternité, et avec une grande fierté, le troisième Suisse en NBA.

Le basket, le basket, le basket

«Et je peux vous dire que c'était une motivation pour moi. Depuis tout petit, je me disais que j'allais être le troisième après Thabo et Clint Capela», a précisé celui qui baigne dans un environnement basket depuis l'enfance. «Je n'ai jamais fait d'autre sport, ça a toujours été le basket à fond. Ma maman, qui est toujours de bon conseil, m'a cependant proposé d'en pratiquer d'autres et j'ai fait un peu de foot avec les copains, du ping-pong aussi... Mais je dois dire que c'est surtout le fait de jouer de la batterie qui m'a été très utile, pour ce qui est de la coordination, du travail avec les mains aussi», a-t-il expliqué, lui qui a marché dans les traces de Thabo Sefolosha en se rendant à Chalon pour y parfaire sa formation.

Il a dû prendre du poids et des centimètres

«C'était l'étape idéale pour moi. A 15 ans, je mesurais 1,75m et je pesais 55 kilos. Je me suis retrouvé en face d'Yvann Mbaya, 115 kilos pour 2,10m. Là, j'ai compris que j'allais devoir bosser pour atteindre mon rêve», a-t-il souri.

Il a bien grandi depuis, lui qui mesure désormais 2,03m et a passé une année à l'Université de Miami avant d'être drafté par les Knicks, puis échangé aussitôt en direction de Washington, où il vient de passer une année très enrichissante sur le plan personnel. «C'est la découverte de la NBA, un monde totalement différent.»

Un été important sur le plan personnel

Depuis cet été, il n'est officiellement plus un rookie et veut profiter de cette intersaison pour progresser encore sur le plan individuel. «C'est comme ça que ça se passe. La grosse différence entre l'Europe et les Etats-Unis, sur le plan du basket, c'est que les rôles sont très clairement définis aux USA. Si tu es le shooteur, tu shootes. Le défenseur connaît sa mission. Seules les stars font ce qu'elles veulent», sourit-il.

Et lui, alors, quel aspect de son jeu doit-il plus spécifiquement travailler cet été? «Vous le verrez assez vite, j'espère en début de saison. De manière générale, je dirais d'être plus constant, plus agressif et de prendre un rôle plus important dans l'équipe. Quand tu es rookie, tu découvres, tout est grand, tout est nouveau. La deuxième saison, tu t'es habitué déjà, tu dois prendre de l'ampleur et te faire encore plus ta place.» Le tout en conservant son humilité, et en gardant les pieds sur terre.

Photo: keystone-sda.ch

Tiens, d'ailleurs, comment faire, à 21 ans, alors que volent les millions de dollars autour de soi? «Je n'ai pas vraiment de réponse à cette question. Je pense que c'est la manière dont on est élevé, comment on est, de qui est constitué notre entourage aussi. J'ai beaucoup de chance d'être né à Monthey, d'avoir une famille super, un très bon cercle d'amis et de soutiens. Ça aide à rester soi-même.»

Les bons conseils de Thabo Sefolosha

Thabo Sefolosha fait partie de ceux qui suivent l'évolution du jeune talent et, bien sûr, il lui souhaite de continuer à grandir encore. «Kyshawn est vraiment sur un très bon élan. Il a la chance d'être dans une équipe où ils croient en lui, qui a un plan à long terme pour lui. Mon conseil? Qu'il continue de se faire confiance, de faire confiance à l'équipe aussi, et qu'il continue à bosser. Mais je n'ai aucun doute là-dessus.»

Trois Suisses ensemble en NBA, une première dans l'histoire

Au milieu de tous ces compliments, Kyshawn George a-t-il lui-même un message pour le quatrième suisse de la NBA, d'ailleurs, ce jeune homme nommé Yanic Konan Niederhäuser que le monde du basketball s'apprête à découvrir? «Mon conseil pour lui? Travaille!», a éclaté de rire le géant chablaisien, avant de reprendre son sérieux. «Je lui souhaite tout le meilleur.» Ils vont se croiser très vite, sans doute, et, pour la première fois de l'histoire, trois Suisses joueront en même temps dans la plus grande ligue du monde, puisque Clint Capela et ses 31 ans ont encore quelques rebonds à choper avec Atlanta.

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