La dure loi de la NBA
Le jour où Thabo Sefolosha s'est pris un mur nommé Shaquille O'Neal

Invité du Musée Olympique de Lausanne avec Kyshawn George ce dimanche, Thabo Sefolosha a fait rire l'assemblée en racontant une anecdote très évocatrice avec Shaquille O'Neal.
Publié: 29.06.2025 à 18:30 heures
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Dernière mise à jour: 29.06.2025 à 18:39 heures
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Thabo Sefolosha, toujours aussi à l'aise face au public.
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

«J'intercepte un ballon, je remonte le terrain, je prends de la vitesse, et j'aperçois Shaq là-bas, sous le panier adverse. Il ne monte pas sur moi, il m'attend. J'arrive lancé, il ne bouge pas, je me dis que c'est tout bon, soit je marque, soit j'ai la faute. Et là, il lève à peine la main et c'est comme si je me prends un mur!», rigole Thabo Sefolosha, plusieurs années après les faits.

Le Vaudois, désormais âgé de 41 ans, était invité au Musée Olympique ce dimanche, où il a répondu, en compagnie de Kyshawn George, aux questions de nombreux enfants et adultes dans l'auditorium, avant de s'en aller signer des autographes sous le cagnard (et un parasol, ouf). Deux joueurs suisses de NBA, soit 50% du total, réunis pour deux heures, voilà qui n'arrive pas tous les jours. Et les 200 personnes présentes ont pu bien en profiter.

Kyshawn George, l'héritier de Thabo Sefolosha, lequel restera pour l'éternité le premier Suisse en NBA.
Photo: keystone-sda.ch

Très à l'aise micro en main, presque autant qu'aves le ballon, les deux hommes, que séparent vingt ans, mais que réunit le même amour du jeu, ont pu parler de leurs expériences respectives, laquelle est forcément plus grande aujourd'hui chez Thabo Sefolosha, le pionnier des basketteurs suisses en Amérique du Nord, lui l'homme aux près de 1000 matches NBA pour Chicago, Okhlahoma, Atlanta, Utah et Houston.

Le basketball, un métier, vraiment?

«Quatre joueurs suisses en NBA, qui y aurait cru voilà encore quelques années?», s'est réjoui le Vaudois, lequel n'en avait même pas rêvé pour lui-même. «Le basket, je l'ai découvert un peu par hasard. Je faisais du foot, comme tout le monde, mais le basket était en pleine expansion en Europe quand j'étais petit, notamment grâce aux JO de 1992 à Barcelone. C'était avant internet», a-t-il souri. «Je jouais pour m'amuser, je faisais du streetball. Pour tout dire, je ne savais même pas qu'il y avait des professionnels du basket, que des gens en vivaient. C'est quand je suis arrivé en France, à Chalon, que j'ai compris qu'il serait possible d'en faire mon métier. Mais je n'avais pas de plan très précis.»

Thabo Sefolosha et son 2,04m regardent Shaquille O'Neal (216 centimètres d'en bas).
Photo: keystone-sda.ch

Après une année en LNA à Vevey, il a en effet décidé de partir en France, puis en Italie. Et c'est là que la NBA a commencé à taper à la porte, alors qu'il avait déjà atteint la vingtaine. «C'était important que je finisse mon gymnase à Vevey, puis j'ai eu mon bac en France. Mais c'est vrai que c'est en Italie que ça a véritablement démarré. Il commençait à y avoir des scouts NBA au match, mon nom buzzait un petit peu...» Et comment!

Aujourd'hui, ça artille à trois points

Lui qui a joué plus de quinze ans en Amérique du Nord, avant de finir sa carrière avec Vevey, là où tout avait commencé, comment perçoit-il l'évolution de la ligue? «Ce qui a le plus changé, dans la partie visible, c'est le nombre de tirs à trois points, qui a explosé! Après, en coulisses, c'est clair que beaucoup de choses ont changé, surtout du point de vue de la médiatisation. C'est devenu une vraie ligue internationale, beaucoup plus qu'à mon époque, et le niveau a encore augmenté, en termes de qualités de joueurs. Il y a vraiment des joueurs qui ont beaucoup, beaucoup de talent, et qui passent des heures et des heures sur le terrain à s'entraîner. Et c'est toujours un joli sport à regarder.»

L'inévitable séance de dédicaces.
Photo: keystone-sda.ch

Les Etats-Unis, par contre, ne lui manquent pas. Sans rien renier, il a toujours été clair pour lui qu'il rentrerait en Suisse une fois sa carrière terminée et la bavure policière dont il a été victime l'a encore conforté dans son choix. «Disons que cet incident a renforcé l'idée que j'étais bien à la maison...», a-t-il lâché en réponse à une question venue du public. 

Thabo Sefolosha est toujours resté fidèle à ses principes, en près de quinze ans passés en NBA, et c'est sans nul doute l'une de ses plus belles victoires. «Et je suis toujours heureux d'échanger au sujet de mon expérience, comme ce dimanche. Ce sont de beaux moments de partage», a-t-il relevé, sous les applaudissements. Assis à côté de son aîné, Kyshawn George, qui en est au début de son aventure, semble admiratif. Prêt à marcher sur les traces du pionnier Thabo.

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