«On n'est pas des singes de cirque»
Les stars en colère contre le chaos sur la Vuelta

Le départ du Tour d'Espagne a été complètement raté. Comment cela a-t-il pu se produire? Les organisateurs ne reconnaissent aucune erreur.
Publié: 29.08.2023 à 14:05 heures
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Dernière mise à jour: 29.08.2023 à 14:20 heures
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L'équipe Arkea-Samsic est l'une des victimes du contre-la-montre par équipes qui s'est déroulé samedi au départ de la Vuelta.
Photo: keystone-sda.ch
Mathias Germann

Stefan Bissegger (24 ans) se réjouissait de la Vuelta. «Ici, tout est plus détendu qu'au Tour de France», avait osé le seul Suisse engagé sur les routes espagnoles. Le programme avait de quoi faire saliver? La Gran Salida à Barcelone avec un contre-la-montre par équipe, puis une étape croustillante avec une arrivée à Monjuïc, la montagne emblématique des Jeux olympiques. Tout semblait parfait. C'est ce que l'on pouvait du moins penser. Mais les choses se sont passées différemment. Cela a tourné au vinaigre, si bien que le champion du monde Remco Evenepoel (23 ans) s'est insurgé: «Nous ne sommes pas des singes de cirque!»

Que s'était-il passé pour provoquer son courroux? Dans l'ordre. Bien que les prévisions météorologiques soient mauvaises, les organisateurs de la Vuelta maintiennent le départ tardif du contre-la-montre par équipes de samedi. C'est à 18h55 que la première équipe s'élance. La lumière? Mauvaise. La pluie? De plus en plus forte, une tempête se prépare. Les routes? Lisses comme de la glace. Des coureurs s'écrasent sur l'asphalte. Lorsque Evenepoel franchit la ligne d'arrivée à 20h40 dans l'obscurité, il éclate de rire. «On ne peut pas rouler comme ça sans ne rien voir. C'est ridicule, super dangereux. La route était mouillée et pleine d'eau.»

«Ils se fichent de ce qu'on dit»

Remco Evenepoel est connu pour ses propos francs. Il lui est arrivé par le passé de dépasser les bornes. Cette fois-ci, il a parlé au nom de la majorité du peloton. Le compatriote d'Evenepoel, Laurens de Plus (27 ans), s'est fracturé la hanche droite lors d'une chute. «Des mois de travail pour deux minutes de spectacle», a-t-il expliqué. L'organisation de la Vuelta ne reconnaît en revanche aucune erreur. «Ils se fichent de ce que nous disons», a déclaré le Britannique Geraint Thomas (37 ans).

Les équipes ne sont pas innocentes

L'étape de dimanche n'est pas moins chaotique. Dans un virage, il y a des clous sur la route. On veut sans doute que les coureurs s'entretuent, estime le co-favori Juan Ayuso ( Espagne). La police a arrêté quatre personnes. Finalement, le temps pour le classement général est pris à neuf kilomètres de la ligne d'arrivée, car la descente de Montjuïc est humide et dangereuse. Le comité d'organisation a choisi un compromis boiteux. On veut tout de même protéger les stars, mais les autres sont apparemment moins importants. Malaise au sein du gruppetto.

Mais Bissegger met aussi les coureurs en cause. Les équipes Jumbo et Ineos «passent à fond dans les passages étroits» et chutent quand même. «Ils devraient déjà se demander si c'est aussi intelligent que ça.» Où en sommes-nous en ce mardi? Le début de la Vuelta a été chaotique. Il n'y a finalement qu'un seul point positif: cela ne peut pas être pire. Du moins c'est à espérer.

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