À la télévision alémanique, la scène est émouvante. Interrogée par le journaliste de la SRF Paddy Kälin, Angelica Moser est aux anges. Sa finale de saut à la perche s'est déroulée à merveille. Pour la première fois en plein air, elle a franchi une barre à 4,75 m et s'est classée cinquième, ce qui lui convient parfaitement. Auparavant, elle avait déjà attendu avec impatience, puis applaudi, la qualification de Ditaji Kambundji pour la finale du 100 m haies.
Mais il y a une cerise sur le gâteau. Paddy Kälin annonce à la Zurichoise qu'elle a également atteint les minimas olympiques – et les larmes coulent le long des joues d'Angelica Moser. «J'ai pleuré pendant toute l'interview de la SRF, s'exclame-t-elle ensuite. Je suis tout simplement aux anges. Je n'avais encore jamais sauté aussi haut en extérieur et en plus, cela équivaut à une qualification pour les Jeux olympiques. Je ne l'avais pas du tout en tête.»
Après une période difficile
N'avoir pas pu se mêler à la lutte pour le podium ne la dérange pas tant que ça. «Si quelqu'un m'avait proposé ça il y a quelques mois, j'aurais signé directement», sourit-elle à propos de sa place dans le top 5.
Angelica Moser a vécu deux années difficiles après s'être tapée le dos lors d'une mauvaise chute à l'entraînement en 2021. Elle a dû se battre pour revenir petit à petit. Ensuite, les problèmes physiques sont revenus et la confiance en elle a fait défaut. Celle qui dominait tout en junior – et qui avait courageusement rendu public son combat contre un trouble alimentaire il y a trois ans – a dû s'accrocher.
Le travail avec son nouveau coach
Finalement, à Budapest, elle réussit une fois de plus à faire quelque chose d'exceptionnel au moment «où ça compte». Car la championne d'Europe en salle de 2021 est une compétitrice hors pair.
Aujourd'hui, elle semble avoir trouvé le chemin du retour au plus haut niveau. Et cela est aussi dû à un facteur important: le travail avec son nouvel entraîneur Adrian Rothenbühler, qui porte ses fruits. «Nous avons mis l'accent sur la course d'élan, le sprint et la gestion du rythme, ainsi que sur le saut, raconte-t-elle en parlant de sa collaboration avec l'ancien entraîneur des sœurs Kambundji. Au début, c'était difficile.» Cela est d'une logique implacable. Car quand on est plus rapide, tout le processus change. Mais cela semble être désormais maîtrisé… et Angelica Moser peut à nouveau s'envoler.