Parfois, le dégoût laisse place à la colère. C’est le cas lorsque l’on découvre avec effroi par la presse étrangère qu’un homme se décrivant comme une personnalité suisse «politiquement exposée» a été condamné, le 4 août, à deux ans de prison avec sursis à Malte après avoir agressé sexuellement une femme de chambre dans un hôtel.
Ce Tessinois de 59 ans – qui hurle à la machination, tiens donc! – a tout de même admis avoir attendu sa victime nu comme un ver dans sa chambre d’hôtel avant de lui imposer des baisers dans le cou et sur le visage.
Néanmoins, en raison de son statut réel ou supposé, le tribunal a consenti à caviarder son identité afin de ne pas nuire à sa carrière. Un privilège que les juges n’auraient jamais accordé au pékin moyen. «Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir», écrivait La Fontaine dans Les animaux malades de la peste…
Protégés par la justice
Nous sommes en 2025. Bientôt quinze ans après le coup de tonnerre Dominique Strauss-Kahn et huit ans après le séisme #MeToo causant la chute des premiers «porcs». Manifestement, un certain appareil judiciaire continue de protéger les spécimens à groin les plus puants.
C’est d’autant plus révoltant que, dans cette affaire, tous les éléments semblaient désigner un politicien de premier plan. Un représentant du peuple incontournable par ailleurs délinquant sexuel qui ne devra jamais rendre de comptes à ses électrices et électeurs? Absolument impensable dans notre démocratie.
Espérons que ça fasse avancer les choses
L’illustré a mené l’enquête et a rapidement trouvé l’identité du criminel. Déjà bien odorante, l’histoire se corse encore. Celui qui s’est dépeint en tribun n’est rien d’autre qu’un simple candidat du Centre à une élection communale à laquelle il n’a même pas réussi à se faire élire.
On a vu des personnalités «politiquement exposées» plus importantes. Il est probable que le concessionnaire automobile de profession ait roulé des mécaniques pour espérer passer inaperçu. Malgré la complaisance des autorités maltaises, c’est tout l’inverse qui s’est produit.
Que ce merveilleux exemple d’effet Streisand (phénomène selon lequel une information que l’on voulait dissimuler aux médias se retrouve sur le devant de la scène) serve d’avertissement à tous ceux qui se sentiraient protégés par une justice qui mériterait son propre procès!