La chronique de Thaïs Hurni
J'ai une grande pensée pour toutes celles qui ont rêvé de ce moment

Notre consultante Thaïs Hurni a vibré depuis le Stade de Genève ce jeudi. Tout en profitant du moment présent dans les tribunes, l'ancienne internationale a eu une pensée pour ses coéquipières de l'époque, lesquelles, dans l'anonymat, ont rêvé de ce moment.
Publié: 09:04 heures
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Dernière mise à jour: 09:06 heures
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Livia Peng et les Suissesses sont en quart de finale de l'Euro!
Photo: TOTO MARTI
Thaïs Hurni

Je dois être honnête avec vous: je n'y croyais plus du tout. Dans les dernières minutes, quand la Finlande défendait son but d'avance, je me disais déjà que l'Euro était terminé et j'étais triste pour les joueuses, en premier lieu. J'avais baissé les bras. Mais heureusement, elles ont montré un caractère extraordinaire pour nous offrir cette fin de match phénoménale, qui m'a beaucoup émue. Je voyais des gens en larmes autour de moi dans les tribunes, submergés par les émotions et moi-même j'avais la chair de poule en vivant ces moments. Alors, je n'ose même pas imaginer les filles sur le terrain...

Une pensée pour Lara Dickenmann et Caroline Abbé

C'est vraiment exceptionnel d'avoir pu vivre ces émotions et, même si je n'étais pas sur le terrain, j'ai ressenti cette communion entre le public et les joueuses dès l'après-midi. Dès que je suis arrivée à la gare, quand j'ai vu tout ce monde, ces milliers de personnes en rouge, j'ai eu une pensée pour mes anciennes coéquipières, je pense à Lara Dickenmann, à Caroline Abbé et à toutes les autres.

Elles se sont tellement battues pour que cette équipe de Suisse ait la reconnaissance qu'elle mérite. Elles ont joué tellement de matches dans l'anonymat que les voir là, dans l'encadrement de la Nati, célébrer devant 30'000 personnes, ça me touche beaucoup.

Tous les efforts qu'elles ont fait depuis des années ont payé cette semaine. Je suis très heureuse pour elle, sincèrement. Elles ont bossé tellement dur pour en arriver là, et cette Nati a enfin la reconnaissance et la notoriété qu’elle mérite. Elles avaient atteint une fois les 8es, à la Coupe du monde 2015, et là, les voilà en quarts. C'est historique.

Personne ne s'attendait à un tel engouement

Quand j'étais petite fille, j'ai rêvé moi-même de ce moment. Un stade plein, un but marqué, la foule qui rugit... Je l'ai vécu depuis les tribunes ce jeudi et c'était bien aussi! J'aimerais vraiment insister sur ce public, qui a joué un immense rôle, en poussant les joueuses dès le début et surtout quand ça allait moins bien. Les filles l'ont senti, croyez-moi, elles se sont nourries de cette énergie positive qui descendait des tribunes. Personne ne s'attendait à un tel engouement il y a encore quelques semaines. Personne. Pas à ce point-là. Voir toute une nation derrière cette équipe, rien que d'écrire ces lignes, j'en ai des frissons...

Je dois dire que j'ai senti un peu de fatigue de la part des filles en première mi-temps, mais aussi de la nervosité. Elles ne savaient pas quoi faire avec ce match nul, elles défendaient en reculant, ce qui n'était pas le cas lors des deux premières rencontres. Clairement, elles étaient tendues. Le penalty pour la Finlande, couplée à la réaction du public, a tout changé. Les filles ont retrouvé des jambes de feu et ont été admirables.

J'aimerais mettre en particulier en avant la performance de deux filles aujourd'hui. La première, c'est Livia Peng, qui a fait les arrêts qu'il fallait et qui a été décisive dans les moments chauds. Elle n'a pas eu énormément de travail, mais elle a sauvé la patrie quand il le fallait. Et puis après, bien sûr, encore une fois, Géraldine Reuteler. Une ancienne coéquipière, que l'on a côtoyé en M17, a écrit hier soir: «Qui est surprise? Moi pas». Et j'ai souri, parce que Géraldine, on la connaît depuis longtemps, et on est trop heureuses de ce qu'elle montre. Elle comprend le jeu mieux que personne, techniquement elle est super propre et elle fait les bons choix en se battant du début à la fin. C'est vraiment une footballeuse complète et une fille en or.

Allez, je vous laisse là pour aujourd'hui, et on parlera de l'Espagne très vite! 

Ancienne internationale suisse, Thaïs Hurni interviendra tout au long de la compétition pour Blick  

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