En arrachant un point (1-1) face à la Finlande dans les arrêts de jeu, la Nati a obtenu son billet pour les quarts de finale de l'Euro, ce jeudi à Genève, au terme d'un match irrespirable. La qualification est historique et elle porte la patte, entre autres, de Pia Sundhage.
La sélectionneure suédoise, arrivée en janvier 2024 à la tête de l'équipe de Suisse, est passée par des moments compliqués, notamment cette inquiétante série de matches nuls et de défaites depuis le début de l'année 2025, mais, au final, elle a plus que réussi son pari en qualifiant la Nati pour le premier quart de finale de son histoire dans une grande compétition. Ce n'est évidemment pas le moment le plus fort de sa carrière sur le plan personnel, elle qui a entraîné la Suède, le Brésil, les Etats-Unis et la Chine, mais, assurément, il restera longtemps dans sa mémoire.
«Je ne veux pas faire de classement entre ce que j'ai vécu dans ma carrière. Je suis plutôt une personne qui essaie de profiter du moment présent. Ce que je peux dire, c'est que je suis très fière de ces joueuses, de ce qu'elles ont accompli. C'est sûrement le match nul le plus excitant de ma carrière, ça je peux le dire!», a souligné la Suédoise, laquelle adore vivre ce genre d'émotions.
Géraldine Reuteler: trois fois femme du match en trois parties!
«Je suis dans le football depuis 50 ans et des scénarios comme celui de ce soir, quand tu es menée au score et que tu reviens, avec une équipe géniale comme ça, ce sont des émotions que tu veux revivre encore et encore, sans interruption. Ce soir, nous avons réussi quelque chose d'historique, de fantastique», a-t-elle relevé, en soulignant la force de caractère de son équipe, menée au score dès la 76e. L'égalisation salvatrice est tombée à la 92e du pied de Riola Xhemaili après un centre-tir tendu de Géraldine Reuteler, élue «femme du match» pour la troisième fois consécutive dans ce tournoi!
«La vérité, c'est que j'ai voulu tirer. Mais dès que j'ai vu le ballon partir, je me suis dit que c'était pas mal quand même... Riola a pu le dévier, c'est top. C'est une émotion exceptionnelle. Mais je peux vous dire que je n'étais pas inquiète: dès qu'on a encaissé le 0-1, j'ai vu dans les yeux de mes coéquipières qu'on allait revenir. On ne pouvait pas simplement être éliminées comme ça», a réagi Géraldine Reuteler, auteure une nouvelle fois d'une performance de très haut niveau ce jeudi soir.
Si ce match nul ressemble à une victoire pour la Suisse, le constat est tout aussi vrai pour Pia Sundhage elle-même. La Suédoise le sait, quelques voix critiques se sont élevées avant l'Euro, notamment concernant son management et ses choix tactiques. A l'heure de savourer son succès, elle n'a absolument pas cherché à jouer la carte d'une quelconque revanche, bien au contraire. «Aujourd'hui, ce n'est pas un soulagement, c'est une grande joie. Ce que je peux dire à ce sujet, c'est que la situation est bien différente aujourd'hui par rapport au jour où je suis arrivée. C'est bien plus fun!», a-t-elle souri, parlant plusieurs fois de sa «fierté».
La jeunesse à l'attaque
«Oui, je suis fière du peuple suisse, quand je vois comment il se mobilise pour son équipe. Je suis fière de mes joueuses. Je suis fière de me dire que dorénavant, dans les jardins, de petites filles et de petits garçons rêvent de devenir Lia Wälti ou Iman Beney. C'est facile de dire qu'on croit en certaines choses, comme la jeunesse dans mon cas, mais c'est autre chose de le mettre en pratique concrètement. J'essaie de conduire par l'exemple, de faire ce que je dis, comme ce soir en débutant la deuxième période avec trois très jeunes joueuses en attaque (Sydney Schertenleib, Iman Beney, Leila Wandeler). Elles voient que ce ne sont pas des paroles en l'air.»
«Les filles créent une énergie positive»
Surtout, Pia Sundhage et son staff ont su créer une bulle depuis la préparation, faisant progresser les joueuses de manière spectaculaire sur le plan physique. «Depuis que nous sommes entre nous, certaines joueuses ont fait évoluer leur personnalité, elles font du bruit, elles créent une énergie positive. Il y a un peu de folie, de bonne folie, dans ce groupe désormais. Maintenant, nous voulons profiter du moment, nous regrouper dans les prochains jours, recharger les batteries et préparer ce quart de finale. Parce que je suis fière de ce qu'on a fait. Et ce n'est pas fini.»