La chronique de Delphine Klopfenstein-Broggini
30 km/h: la vitesse qui transforme nos villes

Delphine Klopfenstein-Broggini prône la limitation de vitesse à 30 km/h en ville. Pour la conseillère nationale verte, cette mesure permettrait d'améliorer la sécurité, la santé, la qualité de vie et la convivialité, de façon simple et peu coûteuse.
Publié: 12:12 heures
Partager
Delphine Klopfenstein-Broggini milite pour une généralisation du 30 km/h en ville.
Delphine Klopfenstein Broggini
Delphine Klopfenstein BrogginiConseillère nationale

Le 30 km/h en ville ne relève ni du symbole, ni du gadget, encore moins du caprice. C’est une mesure simple, efficace, bon marché et déjà largement éprouvée. Elle répond à des besoins concrets de la sécurité routière à la qualité de vie en passant par la santé publique et la convivialité urbaine. En réduisant la vitesse dans les quartiers, les communes agissent pour apaiser la circulation, protéger les plus vulnérables et rendre l’espace public plus agréable à vivre.

Les données sont claires: selon l’Association Transports et Environnement, le risque de décès en cas d’accident est réduit de moitié à 30 km/h. Le bruit perçu par les habitant·e·s diminue aussi de près de 50 %. Dans les villes qui ont généralisé cette mesure, comme Fribourg ou Lausanne, le retour d’expérience est très positif : moins de nuisances, une meilleure cohabitation entre automobilistes, cyclistes et piéton-ne-s, et des quartiers où l’on se sent plus en sécurité.

30 km/h, la solution à tout?

À Berne, le Tribunal fédéral a validé en 2024 la mise en place du 30 km/h dans le quartier d’Elfenau, soulignant ses effets positifs sur la sécurité et la qualité de vie. Ces exemples montrent que cette approche est tout sauf idéologique: elle est pragmatique, mesurable et adaptée à la réalité du terrain.

Les zones 30 facilitent les déplacements, notamment ceux des enfants sur le chemin de l’école, des personnes âgées ou des cyclistes. Elles ne suppriment pas la voiture, mais rééquilibrent son usage dans un espace public partagé et proportionné. Les villes ne sont pas des axes de transit, encore moins de vitesse. Ce sont des lieux de vie, où l’on marche, on pédale, on travaille, on dort, on joue. 

Limiter les outils à disposition des communes pour aménager leurs rues, c’est aller à contre-courant des attentes de la population. Car il ne s’agit pas seulement de vitesse, mais de santé publique, de climat sonore, de qualité de l’air, de sécurité pour les enfants… et de dynamisme local. Des rues plus calmes favorisent les commerces de proximité, encouragent les déplacements actifs et renforcent l’attractivité des centres urbains.

La vitesse n’est pas une fin en soi. Nous savons que le passage de 50 à 30 km/h dans les zones urbaines réduit les distances de freinage, rend les accidents moins graves et crée des quartiers où chacun.e peut se déplacer sans peur. Protéger le 30 km/h, c’est protéger le droit de choisir des rues plus sûres et plus calmes, pour les enfants qui vont à l’école comme pour les commerçant·e·s et les habitant·e·s qui vivent au quotidien dans ces rues. C’est un investissement à faible coût, mais à fort impact. Préserver cette possibilité, c’est permettre aux communes d’agir avec bon sens pour le bien de toutes et tous.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la