Ce jeudi 15 juin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a prononcé un discours par vidéoconférence au Parlement à Berne. Pendant son intervention, la salle des pas perdus était fermée et strictement interdite au passage. Les collaborateurs des partis, les lobbyistes et les journalistes accrédités au Palais fédéral n'étaient pas autorisés à y pénétrer pour des «raisons de sécurité». Mais le dispositif mis en place a échoué.
Sur Twitter, le coronasceptique Nicolas Rimoldi a posté une photo qui démontre qu'il a pu s'y rendre pendant le discours. Sur le cliché, on le voit en train de fumer un cigare sur un balcon accessible uniquement par la salle des pas perdus.
Sans être inquiété
Nicolas Rimoldi avait auparavant rencontré un conseiller national au Palais fédéral. Il raconte à Blick qu'il s'est ensuite offert un cigare sur le balcon réservé aux fumeurs et qu'il a passé des coups de téléphone. Il avait initialement l'intention de suivre le discours de Volodymyr Zelensky depuis la tribune des spectateurs, mais celle-ci était fermée le temps de l'événement.
Lorsqu'il est retourné dans la salle des pas perdus au bout de trois quarts d'heure environ, celle-ci était presque déserte. «Il y avait environ dix policiers fédéraux et moi», raconte-t-il. L'homme explique qu'il n'a pas été inquiété par les forces de sécurité. Il en a donc profité pour prendre un selfie et enregistrer une vidéo.
Les policiers le regardaient
Personne n'a apparemment été dérangé par l'ancien politicien du PLR. Ce n'est qu'en quittant la salle des pas perdus qu'on lui a fait remarquer qu'il ne pouvait se déplacer dans le Palais fédéral qu'en compagnie du politicien qui l'avait invité.
Cet épisode semble d'autant plus incompréhensible que tous les autres visiteurs, qui peuvent normalement se déplacer librement, ont été interdits d'accès à la salle des pas perdus. Les journalistes ont dû se tenir debout dans les deux tribunes de la presse.
Note de protestation
Selon les informations de Blick, des représentants de l'Association des journalistes du Palais fédéral se sont plaints du fait que les médias n'avaient pas accès à la salle des pas perdus. Ils estiment qu'il s'agit d'une restriction de la liberté de la presse et vont déposer pour cette raison une note de protestation auprès du président du Conseil national Martin Candinas, de la présidente du Conseil des Etats Brigitte Häberli-Koller et des services du Parlement.
De leur côté, les organes directeurs du Conseil national et du Conseil des Etats n'y voient rien à redire. Mais les journalistes se demandent qui représente le plus grand danger: eux-mêmes, un concept de sécurité défaillant ou les présidents des Chambres qui ne prennent pas la liberté de la presse au sérieux.