Les brimades entre élèves, les burn-out des enseignants, imaginer une nouvelle manière d’intéresser les élèves à l’allemand: autant de préoccupations qui touchent les écoles. Mais il y a un autre thème qui semble particulièrement tracasser les professionnels de l’enseignement: le port du survêtement.
Le quotidien fribourgeois «La Liberté» a mené l’enquête auprès des écoles du canton et il s’avère que beaucoup peinent à accepter que des élèves assistent aux cours vêtus d’un training.
Le jogging: un vêtement pas adapté
Au cycle d’orientation (CO) de La Tour-de-Trême, la direction peut renvoyer des élèves à la maison s’ils sont «inopportunément accoutrés», précise le journal régional. La raison: le survêtement n’est pas adapté à la vie écolière ou professionnelle. Selon le directeur, cette pièce d'habillement doit être exclusivement portée dans le cadre des loisirs.
Ailleurs, on se montre un peu moins sévère. Au CO de Bulle, les professionnels ne souhaitent pas renvoyer des élèves à la maison à cause d’un vêtement. On préfère leur demander d’aller se changer avant de revenir en classe.
Finalement, au CO de la Veveyse et à celui de la Broye à Domdidier, on privilégie l’échange avec les élèves. Le but: s'entendre sur ce qui est approprié ou non, le tout de manière constructive et pédagogique.
Tenue correcte exigée par le règlement
Mais alors, pourquoi tout le monde n'est-il pas logé à la même enseigne? Si le règlement scolaire stipule que les élèves doivent porter une tenue correcte et avoir le visage découvert, chaque école est libre d’interpréter ces exigences comme bon lui semble, faute de plus de précision.
Marianne Meyer Genilloud, secrétaire générale adjointe à la Direction de la formation et des affaires culturelles, signale que les écoles précisent elles-mêmes ce qui est toléré ou non. D’où certaines différences de traitement dans les CO.
Des parents qui ne comprennent pas
Interrogés par le journal, certains parents expliquent ne pas comprendre les différences entre les établissements et d'autres regrettent cette réticence rigide face au port du training. Une mère dont la fille a été renvoyé à la maison confie: «Je suis d’accord que pour se présenter à un travail, on ne peut pas porter un training. Mais pour moi, ce n’est pas pareil à l’école. Ma fille est en léger surpoids. Elle se sent bien en training, et elle est ainsi à l’aise pour apprendre.»
On l'a vu par le passé avec la polémique du T-shirt de la honte: sanctionner les élèves sous prétexte que leur tenue ne convient pas est une mesure qui ne passe généralement pas très bien. Alors, face à un règlement flou concernent le port du survêtement et l'incompréhension de certains parents, le jeu en vaut-il vraiment la chandelle? Peut-être pas...