Des suppressions de postes se profilent
Quels employés de Credit Suisse seront gardés par l'UBS?

Qui devra partir et qui pourra garder son poste dans la nouvelle banque UBS? Les employés de Credit Suisse regardent en direction du futur avec inquiétudes depuis des mois. Des chasseurs de têtes et des conseillers en placement dévoilent les coulisses de cette fusion.
Publié: 12.07.2023 à 10:33 heures
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Dernière mise à jour: 12.07.2023 à 12:45 heures
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L'UBS pourrait licencier jusqu'à 35'000 employés de Credit Suisse, selon les rumeurs.
Photo: keystone-sda.ch
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Milena Kälin

Depuis des mois, les collaborateurs de Credit Suisse (CS) tremblent. Car tous n’obtiendront pas un emploi de la nouvelle méga banque UBS. Beaucoup devront partir. Les rumeurs vont bon train: il serait question d’une suppression de 35’000 postes. Jonas Neff, de l’entreprise en conseil BiermannNeff à Zurich, affirme qu’il n’y a pas eu de vent de panique parmi le personnel, mais que l’incertitude reste grande.

«Depuis le 19 mars, plusieurs centaines d’employés de CS nous ont contactés activement», explique Jonas Neff à Blick. Le conseiller en personnel mène certes de nombreux entretiens, mais des réticences persistent. «Ils veulent d’abord voir les nouvelles structures», analyse-t-il. Certains collaborateurs de CS devraient rembourser une partie de leurs bonus en cas de licenciement, d’autres estiment avoir déjà investi beaucoup de temps dans l’entreprise.

Les meilleurs partent en premier

«Les employés qui ont de solides relations avec des clients ont de bonnes chances d’être bien positionnés, quel que soit le domaine», détaille Jonas Neff. Selon lui, ces personnes sont les premières à agir. «En revanche, celles qui sont dans une position plus difficile ne bougent guère.»

C’est également l’avis d’Erik Wirz. Le chasseur de têtes suisse, spécialisé dans les postes de cadres, estime que «les employés qui agissent font partie des meilleurs. L’UBS n’aura aucun plaisir à les voir partir.»

Le chasseur de têtes pense que ce sont surtout les personnes ayant un grand portefeuille client qui sont demandées. «Les banques internationales, les banques privées et les gestionnaires de fortune internationaux sont très actifs», rapporte Erik Wirz. Les femmes ont également un avantage: depuis des années, elles sont en principe plus demandées que les hommes.

Des réinsertions difficiles

En revanche, les personnes travaillant dans le back-office devraient avoir plus de mal à bien s’en sortir. Une fois que Credit Suisse sera entièrement absorbée par l’UBS, il y aura beaucoup de doublons. Il n’y aura pas de besoin pour deux équipes informatiques, financières, de contrôle de gestion, opérationnelles ou RH. «Pour ces personnes, la situation sera alors difficile», révèle Erik Wirz.

Klaus Uhl ne partage pas cette analyse. Pour celui qui travaille pour le prestataire d’outplacement Von Rundstedt – une entreprise soutenant les personnes dans leur réorientation professionnelle, généralement financée par l’ancien employeur – les collaborateurs issus des domaines de l’informatique et des RH auront de la facilité à trouver un nouveau poste, car ils ont l’avantage d’être moins liés au secteur bancaire ou financier. Ils peuvent se réorienter dans d’autres domaines. Oui, mais au risque de moins bien gagner leur vie, complète Erik Wirz.

«Cela sera plus difficile pour les personnes qui travaillent dans des secteurs des deux banques qui emploient de nombreuses personnes – comme la compliance, le marketing, la communication ou de nombreuses fonctions dirigeantes», explique Klaus Uhl. Il déconseille toutefois aux employés de Credit Suisse concernés de monter au créneau. «Tous devraient d’abord s’interroger: est-ce que j’ai un positionnement clair et est-ce que je peux le présenter de manière convaincante?» Mais il met aussi en garde contre le fait d’être passif et d’espérer recevoir une offre après la fusion des deux grandes banques.

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