Une Américaine poursuivie pour avoir inscrit sa chienne sur les listes électorales a comparu mardi devant un tribunal de Californie et risque jusqu'à six ans de prison. Laura Yourex a publié une photo sur les réseaux sociaux montrant sa chienne, Maya Jean, portant un autocollant «J'ai voté» après l'élection du gouverneur de Californie en 2021. L'animal a également voté lors des primaires pour les élections fédérales de mi-mandat de 2022.
Dans une autre publication en octobre 2024, elle avait montré que la chienne, décédée, recevait encore par la poste un bulletin de vote adressé à son nom. L'Américaine de 62 ans s'est dénoncée elle-même l'an dernier auprès des autorités du comté d'Orange, au sud de Los Angeles. Après enquête, le parquet local a engagé des poursuites.
Mardi, lors d'une brève comparution initiale, l'avocat de Laura Yourex, Jaime Coulter, a assuré qu'elle avait tenté de démontrer les faiblesses du système électoral américain. Sa cliente «regrette sincèrement sa tentative imprudente de dénoncer les failles de notre système électoral, dans le but de l'améliorer en démontrant que même un chien peut être inscrit sur les listes électorales», a-t-il assuré à la presse en marge de l'audience.
Une affaire plus sensible qu'il n'y parait
En Californie, les citoyens américains n'ont pas besoin de montrer un justificatif d'identité pour voter. Ils peuvent le faire en soumettant une attestation sur l'honneur détaillant notamment leur nom, adresse et date de naissance. Ils peuvent être poursuivis pour parjure en cas de falsification.
Néanmoins, «une preuve de résidence et d'inscription est requise pour les électeurs qui votent pour la première fois à une élection fédérale», a rappelé le parquet du comté d'Orange dans un communiqué. En vertu de ce système, le bulletin de vote déposé au nom de la chienne «a été contesté et rejeté lors des primaires de 2022», a-t-il précisé.
Le vote de Maya Jean a en revanche «bien été compté» lors de l'élection du gouverneur de Californie en 2021, selon le parquet. La fiabilité des élections est un sujet brûlant aux Etats-Unis, qui alimente de nombreuses théories complotistes, surtout depuis que Donald Trump a refusé de reconnaître sa défaite face à Joe Biden à la présidentielle de 2020. Mais de multiples audits indépendants ont confirmé la solidité du système électoral américain et l'absence de fraudes majeures pouvant fausser les résultats fédéraux.
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