«Un spectre qui le poursuit»
En Irak, le lapsus de Bush ne fait pas rire

La gaffe de l'ancien président américain George W. Bush a suscité de nombreuses réactions, particulièrement chez des journalistes irakiens pour qui ses propos ravivent une blessure encore ouverte.
Publié: 19.05.2022 à 14:33 heures
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Dernière mise à jour: 19.05.2022 à 19:11 heures
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Le lapsus de George W. Bush rappelle les heures les plus sanglantes de l'histoire irakienne.

«La décision d'un seul homme de lancer une invasion totalement injustifiée et brutale de l'Irak ... je veux dire de l'Ukraine», a-t-il corrigé lors d'un discours, son lapsus accueilli par les rires de l'assistance.

«75 ans», a-t-il continué, en allusion à son âge, provoquant une nouvelle salve de rires.

L'extrait vidéo a été repris par tous les médias arabes et partagé sur les réseaux sociaux par de nombreux journalistes et chercheurs travaillant sur la région.

Un «cauchemar» qui «poursuit» Bush

Les autorités et les grands politiciens irakiens n'ont pas commenté la gaffe mais pour les internautes irakiens, ce lapsus tourné à la dérision a un gout amer.

«Le spectre de l'invasion de l'Irak et de sa destruction poursuit Bush fils. Son subconscient l'a exposé quand il a pris le pas sur sa langue» a tweeté le journaliste irakien Omar al-Janabi. «Oui c'est une invasion brutale et injustifiée qui restera ton pire cauchemar», a-t-il ajouté.

«L'heure de la vérité a sonné, l'invasion de l'Irak est un cauchemar avec lequel tu vis (...) et qui te tourmente la conscience», a écrit sur Facebook l'utilisateur irakien Hamza Qoussaï.

Période la plus sanglante de l'histoire irakienne

Si l'invasion américaine de 2003, lancée sous la présidence Bush, a renversé le dictateur Saddam Hussein, elle a ouvert une des périodes les plus sanglantes dans l'histoire moderne de l'Irak, marquée par une guerre confessionnelle et une montée en puissance des jihadistes.

Entre 2003 et 2011, date du retrait américain, plus de 100.000 civils ont été tués, selon l'organisation Iraq Body Count. Les Etats-Unis ont déploré près de 4.500 morts.

L'intervention militaire américano-britannique avait débuté le 20 mars 2003 après des accusations contre le régime de Saddam Hussein selon lesquelles il détenait des «armes de destruction massive (ADM)». Mais aucune ADM n'a jamais été retrouvée.

(AFP)

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