Les forces armées philippines et américaines entamnt lundi trois semaines d'exercices conjoints simulant un «scénario de bataille à grande échelle», destinés à dissuader les vélléités de Pékin en mer de Chine méridionale.
Environ 17'000 soldats devraient participer aux exercices annuels «Balikatan» («épaule contre épaule» en tagalog), qui comprendront pour la première fois une simulation intégrée de défense aérienne et antimissile à laquelle assistera le président philippin Ferdinand Marcos Jr.
Armes sophistiquées
Des armes américaines sophistiquées, dont le système de missiles anti-navires NMESIS «hautement mobile», seront également déployées, notamment dans les eaux séparant le nord des Philippines de l'île de Taïwan.
«Nous montrerons non seulement notre volonté de respecter notre traité de défense mutuelle en vigueur depuis 1951, mais aussi notre capacité inégalée à le faire», a déclaré lundi le général des Marines américains James Glynn lors d'une cérémonie d'ouverture à Manille. «Rien ne permet de tisser des liens plus rapidement que l'adversité partagée», a-t-il ajouté.
Une alliance renforcée
Les deux pays ont déjà tenu l'exercice conjoint «Cope Thunder» entre le 7 et le 18 avril. Washington et Manille sont liés depuis 1951 par un traité de défense mutuelle, et ont renforcé leur coopération en matière de défense depuis l'entrée en fonction de Ferdinand Marcos Jr. en 2022.
La Chine revendique la souveraineté sur une grande partie des îles et récifs de cette mer, y compris des eaux et des îles proches des côtes de plusieurs pays voisins.
Le général philippin Francisco Lorenzo a ajouté que les exercices renforceraient la capacité du pays à relever les «défis contemporains en matière de sécurité».
Lors d'un déplacement fin mars à Manille, le ministre américain de la Défense Pete Hegseth a déclaré que Washington «redoublait d'efforts» pour renforcer son alliance avec l'archipel. Les Etats-Unis ont annoncé au début du mois approuver la vente aux Philippines de vingt avions de combat F-16, même si Manille a précisé que le contrat était «toujours en phase de négociation».
Blocus à Taïwan
Début avril toujours, au moment où la Chine menait de larges manoeuvres militaires simulant un blocus de Taïwan, le chef de l'armée philippine Romeo Brawner a estimé que les forces du pays seraient «inévitablement» impliquées en cas d'invasion de l'île, revendiquée par Pékin.
Manille a affirmé par la suite que ces commentaires faisaient référence à un déploiement pour rapatrier des travailleurs philippins de Taïwan en cas de conflit.