L'accord historique pour éliminer des subventions à la pêche, arraché en 2022 à la ministérielle de l'OMC à Genève, est entré en vigueur. Après la formalisation de cette étape lundi matin à Genève, il devient le premier arrangement commercial lié à l'environnement.
La cheffe de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala a parlé d'un «rêve» et «d'une étape historique». L'accord est à la fois le premier Objectif de développement durable (ODD) entièrement atteint, le premier arrangement sur l'environnement au sein de l'institution et le premier dispositif multilatéral contraignant sur la durabilité des océans.
Un second volet en vue
Les gouvernements dépensent plus de 20 milliards de dollars chaque année dans des subventions nuisibles liées à l'épuisement des ressources marines. Près de 40% des stocks mondiaux font face à une surpêche.
L'accord interdit les subventions illicites, non déclarées et non réglementées. Il ne règle pas tout. Les Etats discutent d'un second volet qui sera un des principaux chantiers de la prochaine ministérielle en mars prochain.
La Suisse satisfaite
La Suisse salue l'entrée en vigueur de l'accord. Dans une vidéo lundi devant les Etats membres, le conseiller fédéral Guy Parmelin a parlé d'«une étape fondamentale» mais a appelé à «maintenir l'engagement».
La Suisse a été la première à ratifier l'arrangement arraché en 2022 à une ministérielle à Genève, a rappelé le chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR). «Non pas pour ses intérêts dans la pêche», mais pour son engagement en faveur «de la protection durable des océans, la sécurité alimentaire» et le système multilatéral commercial. «Nous pouvons savourer notre joie», a encore insisté le ministre de l'Economie.
Mais il demande aussi à tous les membres de l'organisation de poursuivre leurs efforts pour aboutir à un consensus sur le second volet des négociations sur la pêche. Il faut «montrer que le commerce mondial n'est pas un problème, mais fait partie des solutions», a également estimé Parmelin. A un moment où les tarifs douaniers américains ont provoqué une perturbation dans de nombreux pays.