L'Iran a tiré lundi des missiles sur plusieurs grandes villes d'Israël, où le bilan s'est alourdi de onze morts au quatrième jour de l'escalade militaire entre les deux pays. Cela en réponse à des attaques aériennes israéliennes sur le territoire iranien.
A Tel-Aviv, des images de l'AFP ont montré des immeubles éventrés. D'autres projectiles ont touché les villes de Petah-Tikva et Bnei-Brak, près de Tel-Aviv, ainsi que Haïfa, dans le nord d'Israël. Israël a lancé le 13 juin sur l'Iran une attaque d'une ampleur sans précédent, visant des centaines de cibles militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché d'empêcher ce pays de se doter de la bombe atomique.
Plus de 220 morts en Iran
Ces frappes ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés en Iran, selon un bilan officiel établi dimanche. Les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts depuis vendredi, selon le bureau du Premier ministre israélien. Ce bilan s'est alourdi lundi de onze morts, dont huit tués pendant la nuit à Petah-Tikva, Bnei-Brak et Haïfa.
Les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, ont affirmé que ces frappes avaient permis «à des missiles d'atteindre avec succès les cibles» en Israël et promis des opérations «plus dévastatrices». Le président iranien Massoud Pezeshkian a appelé lundi les Iraniens à «l'unité» et à «faire front» contre cette «agression criminelle».
Israël menace les habitants de Téhéran
L'armée israélienne a quant à elle affirmé avoir détruit «un tiers» des lanceurs de missiles sol-sol iraniens. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a averti que les habitants de Téhéran «paieront le prix» pour les civils israéliens tués. Le commandant des Gardiens de la révolution, Hussein Salami, a notamment été tué lors de la première phase des attaques israéliennes en Iran. Plusieurs hauts généraux et des scientifiques nucléaires ont également été tués.
Après des décennies de guerre par procuration et d'opérations ponctuelles, c'est la première fois que les deux pays ennemis s'affrontent militairement avec une telle intensité. Soupçonné par les Occidentaux et par Israël de vouloir fabriquer l'arme nucléaire, l'Iran dément et défend son droit à enrichir de l'uranium afin de développer un programme nucléaire civil.
Inquiétudes à l'international
Parallèlement, cette escalade militaire inquiète les pays du Moyen-Orient tels que la Jordanie ou l'Irak. Qui plus est, l'Occident appelle à une désescalade rapide du conflit. Depuis vendredi , plusieurs gouvernements européens comme la Suisse souhaitent qu'Israël et l'Iran fassent appel à la voie diplomatique.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé lundi avoir dit à Benjamin Netanyahu que la diplomatie était la meilleure solution «à long terme» avec l'Iran. Le président américain Donald Trump, allié indéfectible d'Israël, a appelé dimanche les deux pays à «trouver un accord». Il a également ajouté qu'il est «possible» que les Etats-Unis s'impliquent dans le conflit.
Le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Bussaidi, dont le pays assure la médiation dans le conflit, annonce samedi la fin des négociations entre les Etats-Unis et l'Iran.