En Grèce, le Parlement a adopté lundi une loi pour faciliter l'exposition d'œuvres d'art rares dans des musées à l'étranger. Cette décision intervient en outre alors que le gouvernement grec est en pourparlers avec le British Museum sur un possible retour des frises du Parthénon à Athènes.
Le quotidien londonien «Financial Times» a rapporté la semaine dernière que les célèbres fresques préhistoriques de Santorin «ont été mentionnées à Athènes» comme pouvant faire l'objet d'un échange de prêt.
Les archéologues grecs font barrage
L'association des archéologues grecs a déclaré qu'elle chercherait à bloquer cette loi en saisissant la justice. «Des antiquités importantes pourraient être envoyées à l'étranger pendant 50, cent ans ou plus», dénonce l'association dans un communiqué.
Le ministère grec de la Culture tente depuis des années de négocier des accords pour le rapatriement des antiquités sans recourir à des actions en justice. Son objectif principal reste la restitution des frises du Parthénon, détenues par le British Museum depuis le 19e siècle.
La ministre de la Culture Lina Mendoni a affirmé lundi qu'Athènes proposait des «expositions sur le long terme» d'antiquités grecques en Grande-Bretagne pour permettre le «retour et la réunification» des frises du Parthénon.
Londres affirme que les sculptures ont été «acquises légalement» en 1802 par le diplomate britannique Lord Elgin qui les a revendues au British Museum. Mais la Grèce soutient qu'elles ont été l'objet d'un «pillage» alors que le pays était sous occupation ottomane.
Retour progressif d'œuvres en Grèce
L'année dernière, le ministère grec de la Culture a négocié un accord pour acquérir 161 antiquités de l'âge du bronze qui faisaient partie de la collection du milliardaire et philanthrope américain Leonard Stern.
Il prévoit que la collection soit progressivement retournée en Grèce au cours des 25 prochaines années après leur exposition au Metropolitan Museum of Art de New York.
Mais cet accord a été critiqué par l'association des archéologues grecs, qui estime que Leonard Stern est un «bénéficiaire avéré de découvertes archéologiques passées en contrebande» et qu'un mauvais précédent serait ainsi créé en permettant à de riches collectionneurs d'échapper à la justice.
D'après l'association, le milliardaire a déjà possédé une idole en marbre de l'âge du Bronze provenant de Sardaigne, ensuite saisie en 2018 dans la collection du milliardaire Michael Steinhardt pour trafic d'objets illégal.
(ATS)