Si vous lisez ces lignes, c’est que vous avez survécu à la fin du monde prédite par des chrétiens évangéliques. Tout est parti d’un obscur pasteur sud-africain, Joshua Mhlakela, qui, lors d’un sermon diffusé sur sa chaîne YouTube, a affirmé avoir eu une vision directe de Jésus. Celui-ci lui aurait annoncé que l’apocalypse surviendrait le 23 ou… le 24 septembre 2025. Et pas question d’espérer un sursis pour les fans de football: «Il m’a dit qu’il n’y aurait pas de Coupe du monde 2026 après l’enlèvement de septembre et la dévastation qui l’accompagnera.»
Depuis, les vidéos d’influenceurs apocalyptiques, notamment américains, se sont propagées comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. On y trouve avertissements, conseils et astuces pour le fameux «jour de l’enlèvement». Dans cette croyance évangélique, Jésus reviendrait sur Terre pour emporter avec lui les «vrais croyants», laissant les autres subir sept années de jugements divins.
Les grands préparatifs
Mardi matin, le terme «rapture» (enlèvement en français) explosait sur Google, dépassant même les recherches liées à Taylor Swift. Sur TikTok, le hashtag dédié cumule plus de 300’000 vidéos. Certaines sont parodiques, mais d’autres affichent un sérieux implacable.
A l’approche de la date fatidique, certains fidèles ont pris des décisions radicales. Un internaute explique avoir vendu sa voiture, rapporte franceinfo. Dans une autre vidéo, une femme montre comment elle prépare sa maison à l’apocalypse, laissant notamment des bibles pour ceux qui n’auraient pas pu rejoindre le ciel avec Jésus.
D’autres TikTokers se disent excités à l’idée d’assister à la fin du monde. «Je crois vraiment que nous serons enlevés lors de la Fête des Trompettes cette année», déclare ainsi l’utilisateur «romans.ten.9through11» dans une vidéo d’adieu de quatre minutes, likée plus de 40’000 fois.
Des signes partout
Pour d’autres, la preuve est partout. Hannah Gallman raconte avoir d’abord prié pour rester auprès de sa famille le jour de l’enlèvement. Peu après, elle a été licenciée. Un signe clair pour elle. «Au lieu d’être contrariée par le fait de ne pas avoir d’emploi, je ressentais simplement de la paix», explique-t-elle dans une vidéo visionnée plus d'un million de fois.
«Les gens plaisantent, mais ça me brise le cœur, car ils se souviendront de l’avoir entendu après coup et découvriront la vérité trop tard», confie-t-elle au média américain The Cut. «J’espère vraiment que nous sommes fous, car si nous avons raison, le monde va traverser les sept pires années de son histoire.»
Comme l’apocalypse ne s’est toujours pas produite, Hannah Gallman a tempéré son discours sur TikTok, sans pour autant perdre espoir: «S’il ne vient pas demain, ne perdez pas foi. Il y a une grande possibilité que ce soit cette semaine, mais rien n’est garanti.» La fin du monde semble donc repoussée… peut-être seulement de quelques jours.
Des prédictions toujours démenties
Ce n’est évidemment pas la première fois que la fin du monde est annoncée. Rappelez-vous le bug de l’an 2000, l’apocalypse maya de 2012 ou encore la mystérieuse planète X en 2017. Et toutes ces prédictions ont fait flop. Malgré la ferveur, l’humanité a toujours survécu.
Mais certains rappellent qu’il existe aussi une menace bien réelle: l’horloge de l’apocalypse, élaborée par des scientifiques, qui mesure la probabilité d’une catastrophe planétaire. En janvier dernier, elle a été avancée à seulement 89 secondes de minuit, citant le risque nucléaire, le changement climatique, les conflits et d’autres périls très concrets. Pas étonnant que les prophéties apocalyptiques trouvent un écho dans ce climat d’incertitude.
En attendant, le 24 septembre n’est pas encore terminé au moment où ces lignes sont écrites. Il reste donc quelques heures pour que la prophétie de l’enlèvement se réalise. Autant en profiter… au cas où. Mais ne posez pas votre démission trop vite: il y a de fortes chances que vous deviez retourner au travail demain.