Le pays est encore sonné
Au Népal, l'armée contrôle les rues de Katmandou après une journée d'émeutes

L'armée népalaise patrouille à Katmandou après une journée d'émeutes violentes. Mardi, le Premier ministre KP Sharma Oli a démissionné à la suite de manifestations contre la censure des réseaux sociaux et la corruption, qui ont fait au moins 19 morts.
Publié: 06:37 heures
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De violentes émeutes ont éclaté lundi et mardi à Katmandou.
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

L'armée népalaise patrouille mercredi matin dans les rues de la capitale Katmandou, au lendemain d'une journée de violentes émeutes marquée par la démission du Premier ministre du pays KP Sharma Oli, ont constaté des journalistes de l'AFP. Lundi, la police a brutalement réprimé des manifestations dénonçant la décision du gouvernement de bloquer les réseaux sociaux et la corruption des élites, faisant au moins 19 morts et des centaines de blessés.

Malgré le rétablissement des plateformes Facebook, X ou YouTube, la promesse d'une enquête sur les violences policières et le départ de KP Sharma Oli, des groupes de jeunes protestataires ont mis à sac mardi bâtiments publics et résidences de dirigeants. Le parlement a été incendié, ainsi que le domicile du Premier ministre démissionnaire, ont constaté des journalistes de l'AFP.

«C'est calme ce matin»

Mercredi, les rues de la capitale étaient jonchées de carcasses de véhicules et de barrages, et des fumées s'échappaient encore des bâtiments incendiés ou de magasins pillés pendant les émeutes. «C'est calme ce matin, l'armée est partout dans les rues», a déclaré à l'AFP un militaire posté à un barrage, qui a refusé de donner son identité car il n'est pas autorisé à parler à la presse. Aucun bilan de cette journée d'émeutes n'a été publié.

L'armée népalaise a appelé mardi la population du pays himalayen de 30 millions d'habitants au calme et mis en garde contre «les activités qui pourraient mener le pays à l'émeute et à l'instabilité». Dans un message vidéo, son chef d'état-major, le général Ashok Raj Sigdel, a appelé «tous les groupes impliqués dans les manifestations à revenir au calme et à engager un dialogue». Revenu au pouvoir en 2024, KP Sharma Oli, 73 ans, a expliqué qu'il démissionnait «afin que des mesures puissent être prises en vue d'une solution politique».

Résolution pacifique recherchée

Le président du pays Ramchandra Paudel a lui aussi exhorté «tout le monde, y compris les manifestants, à coopérer pour une résolution pacifique de la situation difficile du pays». D'autres appels au calme et à la retenue ont été lancés par l'ONU ou le grand voisin indien. «La stabilité, la paix et la prospérité du Népal sont d'une importance capitale pour nous», a souligné le Premier ministre Narendra Modi.

La situation politique restait très incertaine mercredi matin au Népal, dans l'attente d'un successeur au chef du gouvernement démissionnaire. Maire de Katmandou depuis 2022, l'ancien ingénieur et rappeur Balendra Shah, 35 ans, a lui aussi appelé la population à «faire preuve de retenue». «Soyez prêts (...) à prendre les rênes du pays», a lancé sur Facebook l'élu, présenté comme une figure incontournable de la transition qui s'annonce.

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