L'ambassadeur d'Afrique du Sud en France, Nathi Mthethwa, a été retrouvé mort au pied d'un hôtel parisien, indique mardi le parquet de Paris, alors que plusieurs éléments laissent à penser qu'il s'est suicidé, selon des sources proches du dossier. Selon l'une de ces sources, l'ambassadeur de 58 ans était dépressif et pourrait s'être suicidé.
Nkosinathi Emmanuel Nathi Mthethwa, de son patronyme complet, avait «réservé une chambre au 22e étage, dont la fenêtre sécurisée a été forcée», a souligné le parquet. Nkosinathi Emmanuel Nathi Mthethwa, proche de l'ancien président sud-africain Jacob Zuma, a été «découvert à l'aplomb de l'hôtel» et un magistrat de permanence s'est rendu sur place, a ajouté le parquet.
Disparition signalée
Sa disparition avait été signalée lundi par son épouse, qui a indiqué «avoir reçu un message inquiétant de sa part dans la soirée», expose encore le parquet. La Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) est en charge de l'enquête.
Le gouvernement sud-africain a fait part dans un communiqué de sa «profonde tristesse», parlant d'une «disparition prématurée» qui «n'est pas seulement une perte nationale mais est également ressentie au sein de la communauté diplomatique internationale».
Clandestinité et diplomatie
Nkosinathi Emmanuel Nathi Mthethwa a été ministre des Arts et de la Culture de la République d'Afrique du Sud de 2014 à 2019, puis ministre des Sports, des Arts et de la Culture jusqu'en 2023, selon le site de son ambassade.
En juillet 2019, il avait prononcé un discours lors d'une cérémonie d'hommage après la disparition du chanteur Johnny Clegg, dit le «Zoulou blanc», une des grandes voix de la lutte contre l'apartheid: «Par sa musique, il nous a inspiré courage alors que nous luttions pour sortir d'une longue nuit de désespoir».
Entre 2007 et 2022, il a été un haut responsable du Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir depuis les premières élections démocratiques en 1994. Il avait oeuvré dans la clandestinité au sein de l'aile militaire de l'ANC, durant l'apartheid et avait notamment été arrêté pendant l'état d'urgence en 1989 (fin de l'apartheid en 1991).