«Je n'oublierai pas ce jour»
Israël aurait «enlevé de force» un ambulancier, selon le Croissant-Rouge

Le Croissant-Rouge palestinien annonce qu'Asaad Al-Nsasrah, l'ambulancier disparu après des tirs israéliens à Gaza le 23 mars, est détenu par Israël. L'organisation appelle à sa libération immédiate, soulignant qu'il a été enlevé lors d'une mission humanitaire.
Publié: 13.04.2025 à 17:47 heures
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Le Croissant-Rouge palestinien annonce que l'ambulancier disparu est détenu par Israël.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

L'ambulancier dont on ignorait le sort après des tirs israéliens mortels contre des secouristes palestiniens le 23 mars dans la bande de Gaza a été «enlevé de force» et est détenu par les autorités israéliennes, a annoncé dimanche le Croissant-Rouge palestinien.

Dans un communiqué, le Croissant-Rouge dit avoir été informé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qu'Asaad Al-Nsasrah est «détenu par les autorités israéliennes».

«Nous appelons la communauté internationale à faire pression sur les autorités (israéliennes) afin qu'elles libèrent immédiatement notre collègue, le secouriste Asaad, qui a été enlevé de force alors qu'il accomplissait ses missions humanitaires», a ajouté l'organisation humanitaire.

Le 23 mars près de Rafah, dans le sud du territoire palestinien, des soldats israéliens avaient ouvert le feu sur des équipes de la Défense civile et du Croissant-Rouge, faisant 15 morts dans leurs rangs. Les corps des victimes avaient été retrouvés plusieurs jours plus tard enterrés dans le sable, dans ce que le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a qualifié de «fosse commune». 

La fusillade avait fait un survivant connu, Munzer Abed, mais on était sans nouvelles d'Asaad Al-Nsasrah. Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a renvoyé à une annonce antérieure selon laquelle une enquête détaillée avait été ordonnée. 

Immédiatement après les faits, l'armée israélienne a d'abord affirmé que ses soldats avaient reçu des informations signalant qu'un convoi «se déplaçait dans l'obscurité d'une manière suspecte vers eux», feux éteints, ce qui les a incités à ouvrir le feu de loin. Un responsable militaire puis un porte-parole du gouvernement ont évoqué la présence de «terroristes» du mouvement islamiste palestinien Hamas à bord des ambulances.

«C'est un jour que je n'oublierai jamais»

Une vidéo récupérée sur le téléphone portable d'une des victimes et diffusée par le Croissant-Rouge contredit la version israélienne: on y voit des ambulances circulant phares et gyrophares allumés. La semaine dernière, le Croissant-Rouge avait estimé que les tirs avaient été intentionnels. Certains corps des victimes avaient été menottés, selon l'organisation humanitaire, ce que l'armée israélienne dément.

La fusillade semble s'être produite en deux temps: une première équipe de secouristes dépêchée sur les lieux d'une frappe israélienne a été prise pour cible, puis des ambulances et un véhicule de pompiers venus à la rescousse ont aussi été pris sous des tirs.

Elle a fait l'objet de nombreuses condamnations et mis en lumière les dangers planant sur les personnels médicaux et paramédicaux à Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023.

«C'est un jour que je n'oublierai jamais à cause de la souffrance dont j'ai été témoin et que j'ai vécue», a déclaré à l'AFP Munzer Abed, disant avoir lui-même été «frappé» par les soldats israéliens.

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