Les parents partiellement relaxés
«Ils voulaient exorciser leur fils au Maroc, le sacrifier le jour de Noël»

Un tribunal de Bordeaux a partiellement relaxé un couple de professeurs de musique accusé d'avoir voulu «sacrifier» leur fils au Maroc. Les parents ont été condamnés pour manquement à leurs obligations parentales et se sont vu retirer l'autorité parentale.
Publié: 17.07.2025 à 21:42 heures
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Un couple a partiellement été relaxé par la justice à Bordeaux après avoir voulu sacrifier leur fils. (image d'illustration)
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Un tribunal de Bordeaux a relaxé partiellement jeudi soir un couple de professeurs de musique soupçonnés d'avoir voulu «sacrifier» leur fils dans le désert marocain. Les parents se sont toutefois vu retirer l'autorité parentale.

Le Ministère public avait requis six ans ans d'emprisonnement à l'encontre du père et quatre ans de la mère pour association de malfaiteurs. Mais la présidente du tribunal a jugé «qu'aucun élément ne pouvait caractériser» cette infraction. Ils ont toutefois été tous deux condamnés à 18 mois de prison pour avoir failli à leurs obligations légales en tant que parents, peine assortie d'un sursis probatoire de deux ans et d'une injonction de soins pour le père.

Propos délirants

«En aucun cas, je n'ai voulu faire du mal à mon fils», a assuré l'homme, 42 ans. Lui et sa femme avaient été interpellés le 21 décembre 2023 par la gendarmerie espagnole à Algésiras dans le sud de l'Espagne alors qu'ils allaient embarquer en voiture à bord d'un ferry pour Tanger, au Maroc. Le couple avait quitté Carcans, près de Bordeaux, cinq jours plus tôt dans un 4x4 acheté récemment, après avoir mis son appartement en sous-location.

«Ils abandonnent leur école, leur logement, sans vraiment prendre de vêtements. Tout ça était bien prévu, bien organisé, a lancé le procureur Olivier Bonithon lors du procès. Ils jettent leur téléphone portable et tablette pour éviter possiblement d'être géolocalisés. Ils voulaient exorciser leur fils au Maroc, le sacrifier le jour de Noël pour qu'il ressuscite comme Jésus. Ca ne s'invente pas, quand même!»

Quelques jours auparavant, le parquet de Bordeaux avait reçu le signalement d'une proche qui s'inquiétait de propos délirants tenus par le père de famille. Selon cette dernière, le père avait indiqué avoir l'intention de «sacrifier» le garçonnet dans le Sahara car il le croyait «possédé».

«Des vacances au calme»

A l'audience, le père a indiqué avoir rencontré Dieu en novembre 2023, nu dans la forêt du Médoc, non loin de Bordeaux, un jour de tempête, et qu'il lui avait demandé d'être son «bras armé». «Ce qui régit ma vie, c'est l'amour, la chrétienté», a assuré l'homme féru de «croyances mystiques» et pour qui la «Terre est plate».

«On voulait prendre des vacances pour partir au calme, rechercher la paix, la tranquillité», a assuré d'une voix douce la mère, à l'audience, ajoutant qu'elle ne serait «jamais restée stoïque s'il avait tenu de tels propos». «Un départ précipité ne montre pas la préparation d'un projet mortifère», a déclaré l'avocate du père, pour qui «la montagne accouche d'une souris».

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