Deux hommes ont été mis en examen jeudi soir pour assassinat en bande organisée et écroués, quatre jours après la fusillade qui a fait deux morts, dont la mariée, à la fin d'un mariage dans un village du Luberon, dans le Vaucluse, a annoncé le procureur de Marseille. Les deux hommes, interpellés quelques heures après les faits, faisaient partie d'un groupe de quatre assaillants. L'un a été tué et l'autre est «toujours en fuite», selon le procureur Nicolas Bessone.
Dimanche, vers 4h15 du matin, sur le parking à la sortie de la salle des fêtes du village de Goult dans le Luberon, où une fête de mariage s'était achevée, quatre hommes cagoulés, sont arrivés en voiture. Ils ont ensuite fait irruption derrière le véhicule dans lequel venaient d'entrer le couple de mariés, la nièce de la mariée et son compagnon, ainsi que le neveu de la mariée âgé de 13 ans, rappelle le procureur.
«Les assaillants ouvraient le feu et touchaient mortellement la mariée, atteinte de plusieurs tirs près de la carotide. Les coups de feu atteignaient également le marié, blessé de plusieurs tirs dans le haut du corps, ainsi que le jeune garçon dans la région pulmonaire, engageant son pronostic vital dans un premier temps», ajoute le procureur. La soeur du marié qui se trouvait dans un véhicule à proximité a également été touchée à l'épaule.
Les motivations restent floues
Selon le procureur, l'assaillant tué a été «touché par des tirs dans le dos et la tête», et également «percuté par un véhicule durant l'action». Après la fusillade, ses trois complices ont pris la fuite à pied.
Cinquante gendarmes de la section de recherches de Marseille et du groupement de gendarmerie du Vaucluse ont ratissé la zone, avec l'appui du GIGN et de la section aérienne de la gendarmerie, et ont interpellé vers 11h du matin deux des assaillants dans une commune proche, le dernier étant «toujours en fuite». Lundi, le parquet d'Avignon, initialement chargé de l'enquête, s'était dessaisi au profit de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille.
Après 96 heures de garde à vue, les deux hommes interpellés ont été présentés jeudi à un magistrat instructeur et mis en examen notamment pour assassinat et tentative d'assassinat en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs en bande organisée et recel en bande organisée. Ils ont été placés en détention provisoire. Dans son communiqué, le procureur de Marseille n'émet aucune hypothèse sur la motivation des assaillants.
Le mari était connu des services de police
De source proche du dossier, le mari, originaire de Cavaillon, était connu des services de police, avec 26 mentions au fichier des traitements d'antécédents judiciaire (TAJ), dont infractions à la législation sur les stupéfiants et criminalité organisée. Dès dimanche, l'hypothèse d'un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants avait été envisagée, selon une autre source proche du dossier.
«Je pense que c'était ciblé», avait avancé le maire de la commune, Didier Perello, «en colère, révolté et sous le choc», lors d'un point presse improvisé sur place. «Nous sommes à proximité de communes malheureusement connues pour ce genre de faits», comme Cavaillon, avait ajouté le maire de Goult, petit village d'un millier d'habitants juché sur un piton rocheux et surplombant les champs de lavande.