Le pire incendie depuis 50 ans
Après 17'000 hectares brûlés, le feu dans le sud de la France est fixé

Le pire incendie depuis 50 ans dans le sud de la France est désormais sous contrôle. Après avoir ravagé 17'000 hectares en 48 heures, le feu a été fixé jeudi soir, selon les autorités. Les pompiers poursuivent leurs efforts pour éteindre complètement le sinistre.
Publié: 07.08.2025 à 21:16 heures
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Le pire incendie depuis 50 ans dans le sud de la France est désormais sous contrôle.
Photo: IMAGO/ABACAPRESS
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AFP Agence France-Presse

Le pire incendie depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français est passé sous contrôle jeudi soir, après avoir parcouru 17'000 hectares de végétation en un peu plus de 48 heures. «Le feu est fixé», a déclaré à l'AFP Lucie Roesch, secrétaire générale de la préfecture.

C'est le résultat de «la lutte menée depuis le début», se sont félicités les pompiers. «C'était un travail classique mais d'une ampleur extraordinaire», ont-ils précisé à l'AFP. Parti mardi après-midi de la commune de Ribaute, à une quarantaine de kilomètres de Narbonne et de Carcasonne (sud), l'incendie a parcouru 17'000 hectares de pinède et de garrigue, dont 13'000 brûlés, selon la sécurité civile.

«La journée a été très largement consacrée à traiter les foyers qui étaient encore actifs», selon les pompiers. Selon leur patron, le colonel Christophe Magny, l'objectif était «de pouvoir fixer» le feu au plus tard en fin de journée. De son côté, le préfet Christian Pouget a expliqué que l'incendie ne serait pas «déclaré éteint avant plusieurs jours», ajoutant: «Il y a encore beaucoup de travail».

2000 pompiers mobilisés

Jeudi matin, 2000 foyers étaient encore privés d'électricité, a fait savoir le gestionnaire du réseau électrique Enedis à l'AFP, indiquant que «la priorité immédiate (...) est d'assurer la continuité des services essentiels», comme l'accès à l'eau ou aux réseaux de télécommunications. «Il faut d'abord sécuriser le réseau électrique, dont des poteaux ont brûlé», a expliqué le préfet.

Au troisième jour de combat contre le feu, plus de 2000 pompiers et 500 engins sont restés mobilisés jeudi, appuyés d'un dispositif aérien important. L'Union européenne a également annoncé se tenir «prête à mobiliser» des ressources. Le sinistre géant a aussi détruit ou endommagé 36 habitations et brûlé une quarantaine de véhicules, selon le bilan provisoire de la préfecture. Le parquet de Carcassonne a indiqué à l'AFP ne pas connaître encore l'origine de l'incendie.

Dans la commune de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, une femme de 65 ans qui avait refusé de quitter sa maison a été retrouvée morte mercredi à son domicile dévasté par les flammes. La préfecture a également décompté 13 blessés: deux habitants hospitalisés, dont un grièvement brûlé, et 11 sapeurs-pompiers, dont un souffre d'un traumatisme crânien, selon le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau venu sur place.

Le préfet a évalué «de 800 à 900 hectares» les vignobles perdus. «Si on n'est pas aidés, on ne se relèvera pas. On perd gros. C'est un désespoir complet. Ça m'écoeure, cette vigne, toutes ces années de travail, c'est parti en fumée en une heure», confie à l'AFP Fabien Vergnes, 52 ans, dans sa propriété de 20 hectares à Tournissan, à quelques kilomètres de Saint-Laurent.

«Une catastrophe inédite»

Le préfet a également indiqué que quelque 2000 personnes évacuées n'avaient pas encore pu regagner leur domicile. La salle des fêtes de Lézignan, a accueilli près de «200 personnes en état de stress», explique Max Valette, le chef de la réserve communale de la Sécurité civile.

«Jusqu'à 17 de ces lieux d'accueil ont été ouverts par les mairies, soit concernées directement par les incendies, soit en solidarité pour accueillir les personnes ne pouvant pas retourner chez elles ou naufragées de la route», a ajouté le préfet venu rencontrer les sinistrés de Lézignan. Le Premier ministre François Bayrou a qualifié mercredi l'incendie de «catastrophe d'une ampleur inédite» en estimant que l'épisode était «lié au «réchauffement climatique» et «à la sécheresse».

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Dans un message de solidarité sur X jeudi, le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a prévenu: «La crise climatique est à nos portes. Si aucune action n'est prise rapidement et collectivement, une catastrophe va arriver, c'est une question de 'quand' et non pas de 'si'».

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