Un homme du peuple autochtone Guarani Kaiowa a été tué dimanche lors d'une attaque perpétrée par un groupe d'assaillants lourdement armés dans une zone en proie à des conflits fonciers au Brésil, selon le gouvernement de ce pays où se déroule actuellement la COP30.
«Aujourd'hui, un indigène Guarani Kaiowa a été assassiné en défendant son territoire», a publié sur X la ministre brésilienne des Peuples indigènes, Sonia Guajajara. Selon son ministère, l'attaque a eu lieu dimanche à l'aube dans une réserve indigène à Iguatemi, dans l'Etat du Mato Grosso do Sul (centre-ouest).
«Toutes les morts sont inacceptables, et celle-ci survient alors que le monde commence à se rendre compte de l'importance des peuples autochtones pour l'atténuation de la crise climatique débattue lors de la COP30, montrant malheureusement qu'il n'y a pas de trêve dans la persécution des défenseurs du climat», a ajouté Sonia Guajajara.
La COP30, conférence des Nations Unies sur le climat, qui se déroule depuis lundi dans la ville amazonienne de Belem (nord), a été marquée par plusieurs manifestations d'indigènes. D'après le Conseil indigéniste missionnaire (CIMI), une organisation liée à l'Eglise catholique, l'attaque, perpétrée par «une vingtaine d'hommes lourdement armés», a également fait quatre blessés parmi les Guarani Kaiowa.
Mort d'une balle dans la tête
L'homme tué par les assaillants, âgé de 36 ans selon le Cimi, est mort d'"une balle dans la tête». Selon le ministère, un groupe de travail a été créé le 3 novembre pour «la médiation des conflits fonciers impliquant les peuples autochtones dans le sud de l'Etat du Mato Grosso do Sul».
Au Brésil, les réserves indigènes sont des sanctuaires inviolables, que l'Etat brésilien doit protéger des intrusions des trafiquants de bois, orpailleurs ou exploitants agricoles voulant s'accaparer des terres.
De nombreux experts considèrent que ces réserves constituent un rempart face à la déforestation, contribuant ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique, les forêts jouant un rôle essentiel dans l'absorption des gaz à effet de serre. Selon un rapport du Cimi, 211 indigènes ont été assassinés en 2024 dans le pays sud-américain, la plupart lors de conflits fonciers.