Attention, ça pique
Avec ces mesures, Majorque déclare la guerre aux touristes mal élevés

Les personnes qui prévoient de passer leurs vacances sur l'île espagnole de Majorque sont prévenues. Face aux incivilités croissantes des touristes, les autorités locales viennent d'élaborer un nouveau catalogue de sanctions. Et ça ne rigole pas.
Publié: 04.06.2025 à 18:35 heures
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Dernière mise à jour: 05.06.2025 à 14:01 heures
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Un nouveau catalogue d'amendes à été élaboré à Majorque.
Photo: Imago
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Robin Wegmüller

Les jours de repos ne sont pas pareils pour tout le monde. Ceux qui ont déjà fréquenté le bar du Ballermann sur l'île espagnole de Majorque le savent mieux que quiconque: après une semaine de vacances faite de débauche et de beuveries, une semaine de récupération supplémentaire ne serait pas de refus. Il existe néanmoins d'autres façons de découvrir Majorque. 

En effet, la célèbre île des Baléares regorge de plages magnifiques. Mais pour qu’elles le restent, le tourisme doit devenir plus durable. Les citoyens des principales stations balnéaires d'Espagne en ont pris conscience il y a longtemps déjà. Depuis, ils se battent pour protéger ces territoires envahis par des hordes de touristes.

Cet été, une nouvelle étape sera franchie pour limiter le tourisme de masse et les excès grandissants liés aux séjours festifs. En effet, la mairie de Palma, principale ville de l'île, a publié une liste de règles de conduite, comme le rapporte le «Mallorca Zeitung». Ces directives visent à forcer les touristes à se conduire de manière civilisée, surtout sur la plage. 

A ce titre, un nouveau catalogue de sanctions a été élaboré. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les autorités ne rigolent pas. Voici un aperçu des principales amendes qui guetent les touristes qui se comporteraient mal:

Infractions mineures – amendes jusqu'à 750 euros:

  • Achats auprès de vendeurs de rue illégaux
  • Nudité non autorisée (se promener torse nu dans la ville en fait partie)
  • Consommation d'alcool sur la voie publique ou sur les plages
  • Utilisation de verre ou d'objets tranchants dans le sable
  • Pipi sauvage
  • Utilisation dérangeante de haut-parleurs en plein jour

Infractions graves – amendes pouvant atteindre 1500 euros:

  • Baignade dans des zones interdites ou lorsque le drapeau rouge est déployé
  • «Balconing» (sauts depuis des balcons) ou «parkour»
  • Déchets jetés ou laissés par terre
  • Stationnement ou camping prolongé sans autorisation
  • Utilisation de pointeurs laser

Infractions très graves – amendes jusqu'à 3000 euros:

  • Comportement discriminatoire
  • Beuveries collectives dangereuses

Les Espagnols en ont ras-le-bol

Les mesures pour freiner le tourisme de masse se durcissent. Et tout porte à croire que cette tendance ne va pas s’arrêter là. La pression mise par les autochtones reste forte sur Majorque comme sur d'autres îles espagnoles. Il y a quelques jours, plus de 10'000 personnes ont manifesté aux Canaries contre l’afflux excessif de touristes, alors que Tenerife, Gran Canaria, Lanzarote et Fuerteventura s'attendent à un nombre record de visiteurs cette année.

Lors de la manifestation, on pouvait lire sur les pancartes des messages comme «Les îles Canaries ne sont pas à vendre» ou «Les Canaries ne sont plus un paradis». Les locaux réclament un changement de modèle, avec des mesures concrètes comme une régulation des loyers et un moratoire sur la construction de nouvelles infrastructures liées au tourisme.

La tension semble à son comble sur ces îles espagnoles très appréciées des vacanciers. En janvier, un graffiti proclamant «Kill a Tourist» a été découvert à Tenerife, illustrant la montée d’un sentiment d’exaspération. Début mars, des habitants de l’île ont incendié vingt voitures de location sur un parking de Costa Adeje, l’un des centres touristiques majeurs de la région. Une vidéo de revendication est entre les mains de la police.

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