A cause des droits de douane de Trump
Ryanair menace le constructeur américain Boeing

La nouvelle politique douanière américaine devrait considérablement renchérir le prix des avions Boeing. Ce qui n'est pas du goût d'un de ses principaux clients: Ryanair menace de passer une grosse commande à un constructeur d'avions chinois.
Publié: 05.05.2025 à 19:36 heures
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Le CEO de Ryanair, Michael O'Leary, est furieux de la politique douanière américaine.
Photo: keystone-sda.ch
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Jean-Claude Raemy

Le CEO de Ryanair, Michael O'Leary, n'est pas connu pour tourner autour du pot. C'est notamment grâce à son style direct et sans compromis que l'homme d'affaires irlandais a créé l'une des plus grandes compagnies aériennes au monde.

Il s'en prend désormais directement aux Etats-Unis: «Si le gouvernement américain poursuit son projet peu judicieux d'imposer des droits de douane, et si ces droits de douane ont un impact significatif sur le prix des exportations d'avions Boeing vers l'Europe, nous réévaluerons certainement nos commandes actuelles chez Boeing», a-t-il écrit à des parlementaires américains de haut rang, selon «Bild».

Jusqu'à présent, Ryanair misait presque exclusivement sur des avions de l'entreprise américaine. Actuellement, Ryanair a commandé 330 avions de type 737 Max à Boeing. Une commande extrêmement importante pour le constructeur aéronautique en crise. Mais Michael O'Leary menace d'annuler la commande.

Ryanair lorgne sur la Chine

Pour le CEO de Ryanair, si les prix des modèles Boeing devaient augmenter, Ryanair n'hésiterait pas à commander les avions ailleurs. Dans tous les cas, il ne fait guère de doute que les avions de Boeing seront plus chers en raison des droits de douane.

C'est justement le rival des Etats-Unis de Donald Trump, la Chine, qui devrait se réjouir. Comme le constructeur européen Airbus est en rupture de stock jusqu'en 2030 au moins, Ryanair n'aurait d'autre alternative que de faire appel au constructeur chinois Comac.

Le modèle C919 de ce dernier entrerait en ligne de compte. Bien qu'il ne soit pas encore autorisé en Europe, Michael O'Leary pourrait avoir suffisamment de poids pour accélérer le processus. Le CEO de Ryanair affirme qu'il pourrait se laisser tenter si le C919 était «10 à 20 % moins cher» que le B737 Max ou le modèle concurrent d'Airbus, l'A320neo.

Les Etats-Unis ne semblent toutefois pas impressionnés. La politique douanière n'est pas remise en question. Ils mettent plutôt O'Leary en garde contre tout achat en Chine. Le constructeur aéronautique Comac aurait des liens étroits avec l'armée chinoise. De plus, il existerait des preuves que l'entreprise aurait profité de l'acquisition illégale de propriété intellectuelle étrangère.

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