A cause des manifestations propalestiniennes
La dernière étape du Tour d'Espagne définitivement arrêtée, Israël fulmine

La dernière étape du Tour d'Espagne a été définitivement arrêtée en raison de manifestations propalestiniennes à Madrid. Des milliers de manifestants ont pénétré sur le parcours de la course dans divers points du centre-ville de la capitale espagnole.
Publié: il y a 50 minutes
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Dernière mise à jour: il y a 34 minutes
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Les manifestants ont afflué à Madrid.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

La 21e et dernière étape du Tour d'Espagne a été définitivement arrêtée à 56 kilomètres de l'arrivée dimanche à Madrid, ont annoncé les organisateurs. Des manifestants propalestiniens ont envahi le parcours du circuit final dans la capitale espagnole.

La course, perturbée quasi quotidiennement depuis trois semaines en raison de la présence de l'équipe Israel-Premier Tech, n'a donc pas réussi à aller à son terme et la dernière étape ne connaîtra pas de vainqueur. Leader du classement général, le Danois Jonas Vingegaard remporte cette 80e édition de la Vuelta.

Le vainqueur se dit «très déçu» pour ce moment «volé»

Jonas Vingegaard s'est dit «très déçu» dimanche soir qu'on lui ait «volé ce moment d'éternité» de ne pas pouvoir fêter sa victoire dans le Tour d'Espagne. «C'est dommage qu'on nous ait volé ce moment d'éternité. Je suis très déçu. Je me réjouissais de pouvoir célébrer cette victoire avec l'équipe et les supporters. Tout le monde a le droit de manifester, mais pas d'une manière qui influe ou mette en péril notre course», a déclaré le Danois dans un communiqué de son équipe Visma-Lease a bike.

S'il n'a pas pu célébrer son succès, Vingegaard s'est tout de même dit «super fier de cette victoire», acquise avec une avance de 1'16'' sur le Portugais Joao Almeida et 3'11'' sur le Britannique Tom Pidcock. «C'étaient trois semaines difficiles. Je me sentais très fort lors de la première semaine où j'ai réussi à gagner deux fois. Après, ça a été plus difficile mais heureusement je suis revenu fort lors du week-end final. Ma victoire d'étape à Bola del Mundo (samedi) m'a procuré une grande satisfaction. C'était une belle manière de couronner cette Vuelta», a-t-il dit.

Charge de policiers

Sur Gran Via, en plein cœur touristique de la ville, à Atocha, près de la gare centrale, mais aussi Plaza de Colon, les manifestants ont en fin d'après-midi fait tomber les barrières qui protégeaient le parcours, empruntant les avenues que devaient prendre les cyclistes pour un parcours répété plusieurs fois dans la ville. A Atocha notamment, les policiers ont répliqué en chargeant les manifestants, et en lançant des grenades lacrymogènes, avant de laisser les manifestants déambuler.

Dans la foulée, les coureurs ont mis pied à terre pour évaluer la situation, à environ 56 km de l'arrivée, avant de repartir au ralenti, encadrés par les voitures de la direction de course, puis de s'arrêter à nouveau.

Cause populaire, Sanchez «admire» les manifestants

Depuis son arrivée sur le territoire espagnol, la course a été quasi quotidiennement le théâtre de manifestations propalestiniennes ciblant notamment l'équipe Israel-Premier Tech. Elles ont fortement perturbé les coureurs, dont certains ont chuté lors d'incidents, et plusieurs étapes ont dû être écourtées par les organisateurs.

Dans un pays où la cause palestinienne est très populaire, ces manifestations ont en outre lieu en période de grande tension entre le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez et celui de Benjamin Netanyahu, après notamment l'annonce récente par le Premier ministre espagnol de mesures destinées à «mettre un terme au génocide à Gaza». 

Dimanche, avant les incidents de l'après-midi, Pedro Sanchez a dit son «admiration» pour les manifestants, tout en rappelant son «respect» des sportifs – dans la droite ligne de plusieurs membres de son gouvernement, dont la porte-parole et ministre des Sports Pilar Alegria, qui a même suggéré de réserver aux sportifs israéliens le même traitement qu'aux Russes après l'invasion de l'Ukraine.

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Longtemps plutôt discrète sur le sujet, l'opposition de droite a finalement de son côté multiplié les attaques ces derniers jours, ciblant tout particulièrement le gouvernement. «Quel triste spectacle», s'est lamenté le chef de file du Parti populaire Alberto Nunez Feijoo samedi sur X: «Plutôt que de voir des ministres l'encourager (les manifestations, ndlr), le gouvernement devrait les condamner, les dénoncer et les éviter.»

Israël devait être exclue

La ministre du Travail et N.3 du gouvernement espagnol, Yolanda Diaz, a estimé dimanche qu'Israël ne devrait participer à aucun événement sportif ou culturel tant que ce pays «continue de commettre un génocide», après l'interruption du Tour d'Espagne cycliste par des manifestants propalestiniens. «La société espagnole a donné une leçon au monde entier en paralysant La Vuelta», s'est félicitée sur Instagram la ministre, issue de la plateforme d'extrême gauche Sumar, alliée du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez: «Israël ne peut participer à aucun événement tant qu'il continue de commettre un génocide.»

«Une honte» pour Israël

Le ministre des Affaires étrangères israélien Gidéon Saar a affirmé dimanche soir que le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et son gouvernement étaient «une honte pour l'Espagne» après l'arrêt de la Vuelta pour cause de manifestations propalestiniennes.

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Gidéon Saar a accusé Pedro Sánchez d'avoir «encouragé les manifestants à sortir dans les rues» pour stopper la course cycliste. «Sanchez et son gouvernement: la honte pour l'Espagne», a-t-il ajouté sur X.

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