Ni Alexis Monney, ni Franjo von Allmen
A Beaver Creek, un autre skieur suisse vole la vedette à Marco Odermatt

Niels Hintermann, skieur suisse, retrouve Beaver Creek 14 mois après avoir été diagnostiqué d’un cancer des ganglions lymphatiques. Malgré des attentes modestes, il a brillé lors du dernier entraînement et se retrouve au centre de l’attention des médias.
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En octobre 2024, aux côtés du médecin-chef de Swiss Ski Walter O. Frey, Niels Hintermann a rendu public son cancer.
Photo: keystone-sda.ch
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Marcel W. Perren et Sven Thomann

Il y a un Suisse qui, dans l’aire d’arrivée de Beaver Creek, attire autant les médias américains que la superstar Marco Odermatt. Ce n’est ni le champion du monde Franjo von Allmen, ni le vainqueur de Bormio et médaillé de bronze mondial Alexis Monney. Celui qui attire l’attention des journalistes au pied des «Birds of Prey», c’est Niels Hintermann.

Pour les Américains, voir le Zurichois de retour au départ d’une descente aussi exigeante que les Birds of Prey, quatorze mois après l’annonce choc d’un cancer des ganglions lymphatiques et les chimiothérapies et radiothérapies qui ont suivi, relève presque du miracle.

Le dernier entraînement donne de l’espoir

Avant de retrouver la piste des Mondiaux 1999 et 2015, Niels Hintermann avait insisté sur la nécessité de garder des attentes modestes. La semaine précédente, lorsque Blick l’avait accompagné au restaurant Vinnies à Frisco pour un dîner près de Copper Mountain, le double vainqueur en Coupe du monde avait admis perdre régulièrement plus d’une seconde sur Franjo von Allmen et Alexis Monney lors des entraînements internes. «C’est pour cela que je ne dois pas m’attendre à un résultat de premier plan à Beaver Creek», confiait-il.

Pourtant, mercredi, lors du deuxième entraînement, l’athlète de 30 ans a signé un temps 15 centièmes plus rapide que celui de Franjo von Allmen, dans des conditions de fortes chutes de neige et de visibilité très réduite. Oliver Koch, qui avait entraîné Niels Hintermann et Marco Odermatt durant leurs années d’école de sport, rappelle que «le vol à l’aveugle» a toujours été l’une des grandes forces du skieur de Bülach. «Niels a toujours eu un instinct exceptionnel. C’est pour ça qu’il était rapide même dans un brouillard épais.»

Un dossard qui pourrait devenir un handicap

Les dernières prévisions météo laissent toutefois penser que la course d’aujourd’hui se déroulera non pas dans le brouillard, mais sous le soleil. Pour son retour en compétition, Niels Hintermann a hérité du dossard 1. Et comme de nouvelles chutes de neige ont recouvert Beaver Creek ces deux derniers jours, les numéros plus élevés pourraient bénéficier d’une piste plus rapide.

Reste à savoir si l’équipe de piste parviendra à préparer le tracé à temps. Le directeur de course de la FIS, Markus Waldner, a annoncé mercredi soir, lors de la réunion des chefs d’équipe, «une longue nuit pour les pisteurs». «Comme un travail manuel serait insuffisant, nous utiliserons des snowcats: huit machines au total. Les prévisions annoncent une nuit claire, je suis donc confiant», a assuré Markus Waldner.

Alexis Monney parmi les favoris

Si Niels Hintermann se satisferait volontiers d’un classement dans le top 15, au sein de l’équipe suisse, en plus de Marco Odermatt, Alexis Monney (deuxième du dernier entraînement) figure parmi les candidats à la victoire. Les entraîneurs estiment toutefois que Franjo von Allmen, discret ces deux derniers jours, devrait nettement élever son niveau en course.

Sur le plan international, outre l’Autrichien Vincent Kriechmayr, le Canadien Alexander Cameron – auteur du meilleur temps lors de l’ultime entraînement – est l’autre grand prétendant au succès.

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