«Les thérapeutes ont du mal à le croire»
Sept opérations du genou ne suffisent pas à arrêter Aline Danioth

La skieuse suisse Aline Danioth retrouve le haut niveau après quatre ruptures des ligaments croisés et sept opérations du genou. Son 16e rang au slalom de Copper Mountain marque son meilleur résultat en Coupe du monde depuis près de trois ans.
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Quatre ruptures des ligaments croisés, sept opérations: Aline Danioth a souvent dû passer sur le billard au cours de sa carrière.
Photo: Instagram/alinedanioth
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Mathias Germann, Benjamin Soland et Sven Thomann

Parfois, une 16e place ressemble à un succès. «C’est une immense satisfaction après le travail accompli ces deux dernières années et demie», confie Aline Danioth, 27 ans, après le slalom de Copper Mountain. L’Uranaise pourrait même remonter bien plus loin: quatre ruptures des ligaments croisés, sept opérations du genou, une hernie discale. Malgré tout, elle n’a jamais abandonné. «Aujourd’hui, je suis simplement heureuse».

Il s’agit de son meilleur résultat en Coupe du monde depuis près de trois ans – acquis dans une visibilité plate et sur une piste marquée. «Cela me rend encore plus fière. Quand la lumière est mauvaise, tout devient plus difficile. Tous les skieurs amateurs qui ont déjà été blessés le savent aussi.»

La semaine prochaine, Aline Danioth participera à une épreuve de Coupe d’Europe, avant de s’aligner sur le slalom de Coupe du monde de Courchevel le 16 décembre.

Flexion et extension? Comme avant!

La souriante athlète d’Andermatt le reconnaît: «Je n’ai manifestement pas les ligaments croisés les plus solides.» Pourtant, elle n’a presque jamais peur de se blesser à nouveau. «Dans 90% des cas, je n’y pense même pas.» Un chiffre qui devrait encore augmenter, tant elle se sent physiquement forte.

L’hiver dernier – celui de son retour – elle souffrait encore du dos. Aujourd’hui, ces douleurs ont disparu. Même le ligament croisé droit, reconstruit en juin 2023 avec une partie de son tendon rotulien, tient parfaitement. «Ce genou a été opéré plusieurs fois, mais il a retrouvé une mobilité complète. Les physiothérapeutes ont du mal à le croire.»

Aline Danioth peut désormais plier et étendre complètement son articulation, ce que beaucoup de skieurs professionnels n’arrivent plus à faire après des blessures similaires. «J’ai même davantage de force dans la jambe qu’avant.»

«Sport psychologique et travail acharné»

Malgré ce retour en forme, certains moments la font réfléchir. Par exemple, lorsque Lara Gut-Behrami a lourdement chuté il y a deux semaines. Aline Danioth s’entraînait alors au slalom à Gurgl. «Quand j’ai lu la nouvelle, une vague d’émotion m’a submergée. Pour moi, c’est différent par rapport aux athlètes qui ne se sont jamais déchiré les ligaments, ou seulement une fois.» Elle dispose aujourd’hui des outils mentaux pour surmonter ces instants. Même le doute au départ ne la perturbe plus.

Elle espère désormais un hiver plus linéaire que le précédent. Et le premier pas est franchi. «Le slalom n’est pas seulement un sport psychologique: c’est aussi un travail assidu. Plus tu passes de piquets, plus tu gagnes en confiance. Avant, il me manquait trop d’entraînements à cause des blessures. Ce n’est plus le cas. Je me réjouis de ce qui m’attend.»

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