Avant le super-G de Val Gardena, le Tchèque Jan Zabystran n’avait qu’un seul classement dans le top 15 en Coupe du monde (14e à Beaver Creek). Mais vendredi, sur la Saslong, sa carrière a pris un nouveau tournant: avec le dossard 29, il profite de la lumière idéale pour déloger la superstar Marco Odermatt du trône de leader. Il s’agit de la première victoire d’un Tchèque en Coupe du monde de ski alpin. Même le Premier ministre Andrej Babis a pris son téléphone pour féliciter son nouveau héros.
L’Autrichien Daniel Hemetsberger souligne que cette victoire n’est pas un hasard: «Jan s’entraîne souvent avec les Allemands et, lors de nos dernières séances en commun, il nous a littéralement éclatés à certains moments. Ce garçon skie vraiment bien!» Marco Odermatt renchérit: «Jan n’a pas volé cette victoire. Je suis sûr que nous le verrons encore souvent en tête de la Coupe du monde.»
Franjo von Allmen a remporté la descente originale sur la Saslong avec trois dixièmes d’avance sur Marco Odermatt. Mais Beat Feuz, champion olympique de descente, lui lance un avertissement: «Franjo prend trop de risques sur les sauts. S’il ne se remet pas en question, il ne pourra pas tenir toute la saison. »
À Val Gardena, le champion du monde qui avait brillé en super-G à Beaver Creek a réussi à éviter deux chutes potentiellement graves grâce à des réactions quasi miraculeuses. Lors du Super-G, le skieur de 24 ans a été confronté à des turbulences particulièrement violentes après un saut raté au-dessus du mur. L’ancien chef de descente autrichien, Robert Trenkwalder, commente: «Je ne connais que deux skieurs capables de se sortir de telles situations sans tomber: Marco Odermatt et Franjo von Allmen. Leur coordination est si exceptionnelle qu’ils peuvent maîtriser des situations où pour les autres, il n’y a aucune issue.»
Treize mois se sont écoulés depuis la dernière course de Marcel Hirscher, huit fois vainqueur du classement général de la Coupe du monde. Peu après, il s’était déchiré le ligament croisé à l’entraînement, alors qu’il avait rejoint la fédération de ski néerlandaise.
Entre-temps, de plus en plus d’observateurs du cirque du ski doutent du retour de Marcel Hirscher. Selon les recherches de Blick, l’Autrichien continue de perdre beaucoup de temps à l’entraînement, car, contrairement au Norvégien Timon Haugan, il peine à s’adapter à la nouvelle chaussure de sa propre marque Van Deer. À Alta Badia, où il avait remporté six fois le slalom géant et une fois le slalom entre 2011 et 2019, le skieur de 36 ans souhaitait prendre le départ. Mais après avoir souffert d’un violent pincement au mollet à l’entraînement, il a finalement dû déclarer forfait.
Tanguy Nef (29 ans) s’est classé 7e du slalom d’Alta Badia, derrière Loïc Meillard (3e). C’est son deuxième meilleur résultat de la saison après sa 5e place à Gurgl.
Les experts internationaux considèrent toutefois que Tanguy Nef aurait pu faire bien mieux. «Tanguy est un skieur fantastique, mais en ce moment, il me rend presque fou», confie Felix Neureuther (13 victoires en Coupe du monde) à l’ARD. «A Alta Badia, il a simplement assuré lors de la deuxième manche, sans vraiment attaquer. Pourtant, il s’est classé facilement dans le top 10. Cela montre tout le potentiel qu’il pourrait exploiter s’il osait vraiment pousser».
Thomas Sykora (57 ans, 9 victoires en Coupe du monde) de l’ORF partage le même avis: «S’il mettait un peu plus d’intensité, il pourrait gagner!» Felix Neureuther nuance toutefois sa critique en analysant la stratégie du Genevois: «Je pense que Tanguy vise actuellement à intégrer durablement le groupe de tête des sept meilleurs. Pour cela, il n’a pas besoin de victoires, mais de résultats réguliers comme à Alta Badia. Une fois cet objectif atteint, il pourra vraiment se permettre d’attaquer à fond.»
Alors que les hommes suisses ont déjà célébré sept victoires cette saison, les femmes cherchent encore leur premier triomphe. Trois podiums ont été enregistrés: Lara Gut-Behrami a pris la troisième place à Sölden (Aut) avant de se déchirer le ligament croisé, tandis que Camille Rast a terminé troisième à Gurgl (Aut) puis deuxième à Courchevel (Fr). La Valaisanne parviendra-t-elle enfin à décrocher sa première victoire à Semmering (Autriche)?
La célèbre «montagne magique» n’a jamais été sa piste préférée. Lors de ses huit premiers départs, elle n’avait jamais fait mieux que 17e, mais lors de sa dernière tentative, il y a deux ans, elle avait réussi à se hisser au quatrième rang en slalom.
Malheur à quiconque énerve Sofia Goggia! L’Italienne de 33 ans a été profondément déçue par sa 8e place en descente à Val d’Isère. Mais elle a ensuite enchaîné avec un super-G spectaculaire sur la piste Oreiller-Killy, réalisant un temps impressionnant. «Je me suis fâchée et j’ai pleuré pendant une heure», confie-t-elle.
La skieuse italienne semble désormais prête à repartir sur de bonnes bases. Après avoir intensifié son entraînement en slalom géant pendant l’été et l’automne, avec des résultats mitigés en course, elle gagne progressivement en assurance en vitesse. Un signe encourageant à quelques semaines des Jeux olympiques dans son pays, qui débutent le 6 février.
D’abord, une 18e place en descente : l’équipe féminine suisse n’avait pas fait pire depuis 26 ans. Puis, une 20e place en super-G, un classement jamais vu depuis 66 courses. Le week-end à Val d’Isère (Fr) n’a donc pas été une révélation. Mais la situation s’explique: Lara Gut-Behrami, Corinne Suter et Michelle Gisin, les trois meilleures skieuses de vitesse, étaient absentes.
Pourtant, une lueur d’espoir a émergé: Delia Durrer. La jeune Nidwaldienne de 23 ans s’est classée 18e en descente et 24e en super-G. À première vue, ces résultats peuvent sembler modestes, mais Durrer a traversé des périodes difficiles, souffrant de fortes douleurs dorsales au printemps et en été. Ses performances sont donc à considérer comme encourageantes.
Dès l’hiver prochain, l’Azerbaïdjan deviendra le sponsor principal de la Coupe du monde, dans le cadre de la stratégie de la FIS visant à conquérir de nouveaux marchés. Le président Johan Eliasch a expliqué à Skiactu.ch: «Le gouvernement de ce pays s’investit beaucoup pour notre sport. Nous devons donc le soutenir pleinement pour favoriser son développement. Nous espérons également pouvoir organiser des épreuves de Coupe du monde en Azerbaïdjan dans les prochaines années.» Le projet serait déjà bien avancé.
Federica Brignone a été désignée par le comité italien comme l’un des quatre porte-drapeaux de Cortina/Milano 2026. «Si je n’étais pas optimiste, je ne serais pas ici aujourd’hui et je serais déjà de retour sur les skis après huit mois d’absence», a-t-elle déclaré lundi.
Rappelons que Brignone s’était fracturée le tibia et le péroné en avril et avait également subi une rupture des ligaments croisés. Sa participation aux Jeux d’hiver sera une véritable course contre la montre. Elle a précisé à l’agence AP: «J’ai fait un grand pas en avant ces deux dernières semaines, mais je ne me suis pas encore entraînée sur un vrai circuit. C’est la prochaine étape.»