Après 15 ans en Coupe du monde, Wendy Holdener a toujours la flamme. «C’est toujours un plaisir», assure-t-elle. Dans trois semaines, la saison débutera avec un slalom géant à Sölden (Autriche) sur le glacier de Rettenbach. «C’est un peu tôt», sourit Wendy Holdener. En effet, sa discipline principale reste le slalom et l’entraînement au géant a été jusqu’à présent «plus difficile», selon elle. Elle se concentre donc sur Levi (Finlande) à la mi-novembre, où elle pourra se lancer dans sa discipline de prédilection.
L’objectif de Holdener est simple: gagner à nouveau. «Je n’ai pas réussi à le faire l’hiver dernier», dit-elle. Sa saison n’a pas été mauvaise pour autant avec trois médailles d’argent aux Championnats du monde de Saalbach (Autriche) et trois deuxièmes places en Coupe du monde. La plupart des athlètes auraient tout de suite signé.
«C’était bien, mais je suis ambitieuse», reprend la Schwytzoise. En slalom, elle était 6e au classement de la discipline, alors qu’elle était au 15e rang pour le géant. Cette saison, elle pourra aisni à chaque fois prendre le départ tôt, ce qui augmente ses chances de succès.
En combiné avec Lara Gut-Behrami
Les Jeux olympiques ne sont certes qu’en février, mais Wendy Holdener y pense depuis longtemps. «Je veux y être au top de ma forme physique et technique.» Avec ses cinq médailles olympiques et ses neuf médailles aux Championnats du monde, elle a prouvé maintes fois qu’elle est une dame des grands événements. «C’est pourquoi je n’ai pas besoin de changer grand-chose. Ça a souvent marché», assure-t-elle.
Ce qui est particulier cette fois, c’est que tout ceci aura lieu non loin de la maison. Après Sotchi (Russie), Pyeongchang (Corée du Sud) et Pékin (Chine), Holdener vivra pour la première fois des Jeux olympiques en Europe centrale. «Comme c’est si proche, ce sera différent», estime-t-elle. Outre le slalom, elle se réjouit surtout du combiné par équipes, qui sera une première olympique. A Saalbach, elle était déjà montée sur le podium avec Lara Gut-Behrami. «Nous voulons à nouveau skier ensemble. Nous avons convenu de cela depuis longtemps, pour nous, c’est fixé!», dit-elle en riant. «Mais je vais redemander à Lara», sourit-elle.
Entraînement intensif
Wendy Holdener est toujours une perfectionniste. L’immobilisme? C’est une régression pour elle. C’est pourquoi elle a intensifié son entraînement d’avant-saison dans le but que ses muscles deviennent plus flexibles, plus forts et plus résistants. A cela se sont ajoutés des exercices pour stabiliser les hanches et les fesses. «Un côté était un peu plus faible que l’autre. Le but est de ne pas avoir mal. Tout cela de manière prophylactique, car je vais bien.»
Mais elle se fait encore plus précise: «Un virage était moins bon en slalom, le virage à droite. Comme je suis devenue plus forte à gauche, il faut équilibrer.» Cela fait un an et demi qu’elle y travaille. Pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt? «La faiblesse n’est apparue qu’à 30 ans. Avant, je n’avais pas eu de problèmes pendant dix ans.» Elle le sait pertinemment: «Si tu fais la même erreur pendant douze ans, la musculation pure ne suffit pas.»
Pour le moment, Wendy Holdener est satisfaite, et pas seulement de l’entraînement. Elle a vécu de beaux moments cet été. Son frère Steve s’est marié au Vietnam et elle a fait du kytesurf dans le Sahara occidental. «Là, j’ai pu me défouler pendant une semaine. C’est ce qui est bien chez nous, les skieurs, nous pouvons nous entraîner de manière polysportive et cela apporte beaucoup. C’est une chouette compensation», rapporte-t-elle.
En ménage avec Remy
En avril dernier, elle a aussi franchi une étape importante sur le plan privé. Avec son ami Remy, elle a emménagé dans leur premier appartement commun dans le canton de Schwitz. «Je voulais rester dans la région. C’est bien que nous ayons nos quatre murs là-bas. Tous ceux qui ont déjà fait construire savent que c’est strict, mais très cool. Chez nous aussi, c’était comme ça», explique l’athlète.
Dernièrement, Wendy Holdener a travaillé dur pendant trois semaines à Ushuaia (Argentine) durant l’hiver sud-américain. Bien que faisant partie du même groupe, elle s’est peu entraînée avec la championne du monde de slalom Camille Rast. Pourquoi? Parce que Swiss-Ski accorde beaucoup d’importance à la préparation individuelle. Les comparaisons d’entraînement ne sont pas décisives. «Nous avons de l’expérience et savons ce dont nous avons besoin», affirme la skieuse.