«J’étais au fond du trou»
Une ex-star du ski parle ouvertement de sa maladie mentale

Rasmus Windingstad a mis fin à sa carrière de skieur cet été. Aujourd'hui, le Norvégien révèle qu'il souffre de troubles bipolaires. Il raconte qu'il a également lutté contre la dépression durant toute sa carrière.
Publié: 10:58 heures
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Dernière mise à jour: 10:59 heures
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Rasmus Windingstad donne un aperçu de ses combats intérieurs dans une interview.
Photo: Instagram/rwindingstad
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Ramona Bieri

Cet été, Rasmus Windingstad a mis fin à sa carrière, à la surprise générale. Le Norvégien a expliqué que le ski avait été pendant 22 ans «la partie la plus importante de sa vie» et «la seule chose qui comptait», comme il l’a écrit sur Instagram. Aujourd’hui, il ouvre une fenêtre sur son intimité – et révèle qu’il n’a pas seulement lutté contre le chronomètre, mais aussi contre lui-même.

«Je souffre d’un trouble bipolaire de type 2», confie Rasmus Windingstad dans une interview à la NRK. Il dit se battre depuis longtemps avec sa santé mentale. Le diagnostic n’a toutefois été posé qu’il y a deux ans.

Les premiers signes étaient pourtant apparus dès l’âge de 19 ans. «Je me perdais dans mes pensées. Je ne voulais plus skier, je n’avais plus la force de rien faire», raconte-t-il. À l’époque, un médecin lui avait diagnostiqué une mononucléose infectieuse. Mais, avec le recul, le Norvégien est convaincu qu’il souffrait déjà d’une dépression.

Le trouble bipolaire

Le trouble bipolaire (psychose maniacodépressive) est un type de trouble de l'humeur. Les personnes qui en souffrent présentent des épisodes alternants de manie (période d’excitation, d’énergie excessive, d’impulsivité et parfois de comportements à risque) et de dépression (période de tristesse intense, de perte d’intérêt, de fatigue et de sentiment de désespoir), avec des périodes intermédiaires de stabilité relative de l'humeur.

La maladie se manifeste souvent à l'adolescence ou dans les premières années de la vie adulte (âge moyen de 18 ans); les épisodes dépressifs précédant habituellement le premier épisode maniaque. 

Le trouble bipolaire II se caractérise par des épisodes d'hypomanie (une forme moins sévère de la manie) et de dépression majeure.

Source: DSM-V

Le trouble bipolaire (psychose maniacodépressive) est un type de trouble de l'humeur. Les personnes qui en souffrent présentent des épisodes alternants de manie (période d’excitation, d’énergie excessive, d’impulsivité et parfois de comportements à risque) et de dépression (période de tristesse intense, de perte d’intérêt, de fatigue et de sentiment de désespoir), avec des périodes intermédiaires de stabilité relative de l'humeur.

La maladie se manifeste souvent à l'adolescence ou dans les premières années de la vie adulte (âge moyen de 18 ans); les épisodes dépressifs précédant habituellement le premier épisode maniaque. 

Le trouble bipolaire II se caractérise par des épisodes d'hypomanie (une forme moins sévère de la manie) et de dépression majeure.

Source: DSM-V

«Des pensées qui n’ont rien à faire chez un être humain»

Selon lui, ces phases dépressives revenaient une ou deux fois par an – la dernière fois entre février et avril 2025. Il dit ne plus se souvenir de la course à domicile à Hafjell, ni des interviews qu’il avait données. Aujourd’hui, il estime mener une vie «normale» à 80%. Les 20% restants, en revanche, peuvent être un enfer.

Il se souvient notamment de sa troisième place au slalom géant de Palisades Tahoe (États-Unis) en 2023. «J’étais vraiment au fond du trou», confie-t-il. «C’est-à-dire à un point où l’on a des pensées qui n’ont rien à faire chez un être humain».

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Pour sauver les apparences, il faisait semblant d’être heureux, sortait, buvait – juste pour oublier. Mais les mois suivants, les pensées irrationnelles prenaient le dessus: il craignait d’avoir fait quelque chose de mal, ou que sa place sur le podium lui soit retirée. «J’avais l’impression de ne pas mériter ça du tout», raconte-t-il. À ce moment-là, il admet avoir envisagé de mettre fin à ses jours.

«Ma vie s’est beaucoup améliorée»

Depuis qu’il a reçu son diagnostic, Rasmus Windingstad suit un traitement médicamenteux. Il est suivi par un psychiatre qu’il peut appeler à tout moment, et il peut compter sur un entourage solide. «Tout cela fait que ma vie s’est beaucoup améliorée», confie-t-il.

En s’exprimant ouvertement, l’ancien skieur veut montrer qu’il est possible d’accomplir de grandes choses malgré la maladie. Son palmarès en est la preuve: 108 départs en Coupe du monde, une victoire en parallèle (2019), deux podiums en géant, quatre championnats du monde et une médaille de bronze par équipes aux Jeux olympiques de Pékin en 2022.

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