Elle parle pour la première fois de la mort de son frère
Wendy Holdener: «Il y a des jours où je ne pleure pas»

Wendy Holdener s'adresse aux médias pour la première fois depuis de nombreux mois. Elle explique avec émotion comment elle vit la perte de son frère Kevin, décédé à 34 ans.
Publié: 01.10.2024 à 15:38 heures
|
Dernière mise à jour: 01.10.2024 à 15:42 heures
Wendy Holdener s'exprime mardi devant les médias sur la nouvelle saison, ses objectifs et les mois écoulés.
Photo: keystone-sda.ch
1/7
RMS_Portrait_AUTOR_485.JPG
Mathias Germann

Cela fait 14 ans que Wendy Holdener (31 ans) participe à la Coupe du monde de ski. Mais elle n'a jamais eu autant de mal à se présenter devant un micro que ce mardi pluvieux à Dübendorf, dans le canton de Zurich. «Il y a un an, la situation de mon frère s'est beaucoup dégradée. Les chimiothérapies étaient difficiles et ne répondaient plus. En février, il est mort d'une pneumonie», explique-t-elle.

Kevin Holdener, le frère et manager de Wendy, est décédé le 22 février de cette année - il avait 34 ans. Il souffrait depuis longtemps d'un cancer. Et même si cette foutue maladie n'avait plus fait parler d'elle depuis longtemps avant sa mort, ce cancer n'avait jamais complètement disparu. «Il n'a jamais été guéri, le sujet a donc toujours été présent», explique Wendy Holdener. Ce n'est que lorsque l'on ne trouve rien pendant cinq ans que l'on peut respirer. «Cela n'a jamais été le cas pour Kevin. Il a été tranquille pendant deux ans, mais ensuite il a toujours suivi une thérapie».

Dans un premier temps, Wendy Holdener semble apaisée. Puis, lorsqu'on lui demande comment elle se sent, les larmes coulent. «Pardon», répond la spécialiste de slalom. Et de poursuivre après une courte pause: «La plupart du temps, je vais plutôt bien. Le processus de deuil, tout le monde l'a d'une manière différente. Je suis très heureuse de la façon dont ma famille a géré la situation, de la façon dont nous nous sommes soutenus et aidés. Je pense que Kevin serait très fier de nous».

Un documentaire de la SRF plonge dans son intimité

Lorsque son frère est décédé, Wendy Holdener était en pause - elle se remettait d'une fracture à la cheville et de l'opération qui s'en est suivie. «Il y a des moments, même à l'entraînement de ski, où mes pensées me ramènent à lui. Des images me reviennent. Il y a des jours où je ne pleure pas. Mais il me manque toujours».

Wendy Holdener a renoncé pendant des mois aux interviews avec les médias. Elle remercie que sa sphère privée ait été respectée. La Schwytzoise a tout de même été accompagnée par des journalistes: une équipe de la SRF a réalisé un documentaire qui sera diffusé le 24 octobre. «L'idée est née bien avant que l'état de Kevin ne se détériore. Il avait réalisé des vidéos Go-Pro depuis le début de sa maladie. Il y abordait également des thèmes: La lutte pour la vie, la lutte pour les centièmes et le sujet tabou de la mort. C'est un documentaire très personnel, où tout est raconté».

Kevin a toujours voulu aider d'autres patients atteints de cancer et l'a fait. «Chacun porte son sac à dos. On ne sait jamais qui se débat avec quels problèmes, et je pense que cela se voit aussi dans le film», poursuit Wendy Holdener.

«C'était le rêve de Kevin»

La double médaillée d'or aux championnats du monde de combiné n'a jamais pensé à une éventuelle retraite - malgré sa propre blessure et le coup du sort familial. «Au printemps, je suis allée faire de l'héliski. C'était un voyage que Kevin avait prévu. C'était son rêve. C'est là que j'ai réalisé à quel point le ski me plaisait».

Wendy Holdener est désormais encadrée par Jörg Rothen, qui a travaillé auparavant pendant trois ans avec l'as du ski norvégien Henrik Kristoffersen. «Il apporte de toutes nouvelles approches, ce qui est très excitant. Je me sens très bien physiquement et j'attends l'hiver avec impatience».

Et ses objectifs? Tout d'abord, la Suissesse reste discrète. Elle veut être meilleure qu'avant. Mais ensuite, elle déclare: «Je veux à nouveau pouvoir concourir pour des victoires en slalom». Une chose est sûre: Son frère aurait apprécié cette déclaration ambitieuse.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la