«Ce n'est pas suffisant!»
Comment expliquer cette gifle reçue à Levi pour la Suisse?

Mikaela Shiffrin a déclassé tout le monde lors du premier slalom de la saison, même les Suissesses. Pourquoi Camille Rast et Cie ne sont-elles pas parvenues à monter en puissance? Consultant sur la SRF, Didier Plaschy y répond.
Publié: 19:15 heures
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La championne du monde de slalom Camille Rast termine à la 15e place. Elle souffre toujours de sa blessure de février dernier.
Photo: AP
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Mathias Germann

D'abord, il bouillonne. Puis, il éclate. «Ce n'est pas possible, s'énerve-t-il. C'est même inquiétant, et même clairement insuffisant!» Consultant pour la télévision suisse alémanique, Didier Plaschy est en colère après le slalom de Levi (FIN). Pourquoi? Parce qu'il n'est pas indifférent aux résultats des Suissesses.

Wendy Holdener, huitième, est la meilleure athlète à croix blanche. Elle a perdu 3 secondes et 6 centièmes sur la gagnante Mikaela Shiffrin, qui l'emporte pour la 9e fois en Laponie et pour la 102e fois en Coupe du monde – deux records.

«J'ai encore une très grande marge de progression», a, de son côté, tempéré Wendy Holdener. En effet, la Schwytzoise n'a pas réussi à monter en puissance, bien qu'elle ait fait une belle impression lors de son dernier entraînement à Saas-Fee. «Mais à Levi, les jours précédant la course, ça ne s'est pas très bien passé. Je dois à nouveau skier de manière plus cohérente», souffle-t-elle.

Pour Dider Plaschy, il est clair que «Wendy en est à sa 16e saison. Elle doit enfin skier de manière libérée. Aujourd'hui, ça ne peut pas aller comme ça.» Le fait est que la vice-championne du monde de slalom n'a jamais non plus exploité son potentiel lors des trois dernières années à Levi. Ses rangs: 12, 8, 16 et désormais, à nouveau 8. «C'est toujours comme ça chez moi, je dois aborder le début de la saison, c'est normal. Je dois continuer à travailler.»

Chez Camille Rast, la blessure est de la partie

La deuxième meilleure Suissesse est Camille Rast, qui se classe 15e. Elle a perdu trois secondes et demie – beaucoup trop pour celle qui avait encore remporté l'or en slalom aux Championnats du monde en février. Vraiment? En tout cas, la Valaisanne n'a pas l'air surprise. Il y a une raison à cela: elle lutte toujours contre des douleurs à la hanche, conséquence d'une chute en février. La guérison pourrait durer encore longtemps – peut-être des semaines, des mois ou même une année. «Cela lui travaille encore dans la tête, ce n'est pas terminé», explique Didier Plaschy.

Camille Rast elle-même déclare: «J'en veux plus, mais Levi reste toujours un gros défi.» Elle n'y a jamais fait mieux que cinquième (2024), car les deux longues parties plates ne lui conviennent pas du tout. Qu'est-ce qui lui donne confiance pour les prochaines courses? Après tout, le slalom de Gurgl (Autriche) a déjà lieu dans une semaine.

«Ce n'était qu'un slalom sur dix, j'ai encore du temps – ce n'est pas si grave si tout ne se passe pas bien aujourd'hui.» La performance de la Valaisanne dans la partie raide devrait lui donner confiance. Déjà rapide lors de la première manche, elle a même été la plus rapide de toutes lors de la deuxième. À partir de maintenant, il n'y aura plus que des slaloms plus difficiles que celui de Levi.

«Je ne sais pas ce qui s'est passé»

La troisième et dernière Suissesse au classement est Mélanie Meillard – elle termine 22e et déclare: «Je ne suis pas du tout satisfaite.» Après une première manche intéressante, elle a reculé du 12e au 22e rang et ne sait plus quoi faire: «Je ne sais pas ce qui s'est passé. J'ai poussé plus fort dans la deuxième manche, mais ça n'a pas fonctionné.»

Il est vrai que Mélanie Meillard a déjà connu un été difficile, sa préparation n'ayant pas été bonne. En conséquence, il lui manque l'assurance nécessaire pour laisser libre cours à ses skis.

La jeune garde déçoit

Ce qui reste? Sept Suissesses qui échouent lors de la première manche. Une débâcle. En effet, Levi est un bon endroit pour briller avec des numéros de dossard plus élevés – moins 9 degrés et une piste dure comme de la pierre sans sillons offrent de bonnes opportunités. Mais ça n'a là aussi, pas fonctionné.

«C'est inquiétant quand des Hongroises et des Finlandaises y parviennent, mais pas nos athlètes», lâche Didier Plaschy. Il fait référence à Aline Danioth (32e), Amélie Klopfenstein (36e), Aline Höpli (37e), Nicole Good (38e), Eliane Christen (52e), Anuk Brändli (57e) et Selina Egloff, qui a chuté juste avant l'arrivée. «Il se peut que la nervosité ait été grande, la saison est toute nouvelle. Mais il faut savoir saisir de telles opportunités», appuie le consultant.

C'est ce qu'a fait Lara Colturi. L'Italienne qui court pour l'Albanie s'est classée deuxième derrière Mikaela Shiffrin le jour de ses 19 ans. Et Emma Aicher, l'Allemande polyvalente de 22 ans, brille aussi, en montant sur le podium.

Toutes deux sont nettement plus rapides et aussi plus jeunes que les Suissesses. «Seulement Wendy et Camille, ça ne suffit pas. Il en faut plus», rajoute Didier Plaschy. Les skieuses devraient être plus dures avec elles-mêmes, estime l'ancien champion de slalom. Et se mettre en colère de temps en temps, aller dans la forêt, se défouler. «La frustration est le meilleur motivateur. Il faut maintenant utiliser cette énergie à l'entraînement et en faire quelque chose de positif.»


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