Pendant longtemps, Levi, en Finlande, ne représentait pas une étape clé pour Camille Rast. Soit elle échouait, soit elle était trop lente. Son meilleur résultat en huit tentatives? La délivrance est arrivée l’année dernière avec une 5e place. «C’est vraiment génial», estime la Valaisanne. Et à juste titre, ce résultat a marqué le coup d’envoi d’une saison de rêve: premières victoires en Coupe du monde et médaille d'or aux championnats du monde de slalom. Si Camille Rast n’avait pas chuté fin février à Sestriere, elle aurait probablement aussi décroché le globe de cristal en slalom.
Aujourd’hui, la Valaisanne a la certitude qu’elle peut être rapide sur n’importe quelle piste du circuit, y compris sur la fameuse «Levi Black» en Laponie. Ce nom est trompeur, car la piste est considérée comme l’une des plus faciles du circuit.
Camille Rast préfère les pistes plus raides, mais pour l’instant, ce qui compte avant tout, c’est l’état de son corps. «Après Sölden, j’ai eu un contretemps», avoue-t-elle. Après plusieurs semaines de préparation au slalom géant et le stress de la course, où elle a terminé 15e, la douleur à la hanche gauche est revenue. «J’ai eu besoin d’un peu plus de repos que prévu, ce n’était vraiment pas facile.»
«Ne jamais savoir comment la hanche va réagir»
Camille Rast n’oubliera pas de sitôt sa chute à Sestriere. Elle avait heurté la piste dure comme un roc juste avant l’arrivée. Ses os et ligaments étaient intacts, «mais une partie du corps est restée collée à la neige tandis que l’autre a continué à glisser», explique son entraîneur de condition physique Florian Lorimier. Deux groupes de muscles se sont frottés, et la skieuse en ressent encore les conséquences aujourd’hui – peut-être encore pendant plusieurs mois, voire un ou deux ans.
«Adaptation est un mot clé en ce moment», avoue Camille Rast. Elle doit réévaluer chaque jour si et quand faire une pause, après chaque entraînement de ski ou de condition physique. «Nous ne savons jamais comment la hanche va réagir», explique-t-elle.
Patience et travail quotidien
Camille Rast ne veut pas céder au pessimisme. Lors d’un entraînement à Saas-Fee (VS) la semaine dernière, elle montre des virages solides. «Il y a eu de bons moments», dit-elle, heureuse. Mais elle admet: «J’ai malheureusement des douleurs tous les jours». Elle estime actuellement avoir environ 4000 virages dans les jambes – c’est beaucoup, mais il pourrait y en avoir encore davantage. «Je dois être patiente et continuer à travailler – je ne peux rien faire d’autre.»
Les adversaires les plus coriaces à Levi
Comment se manifestent ses douleurs? «Chaque jour est un peu différent. La blessure évolue, elle n’est jamais la même. Je dois juste faire attention, et ça va.» Récemment, Camille Rast et ses coéquipiers ont pu profiter d’entraînements optimaux sur la Längfluh, sur une piste arrosée et sans touristes, car il faisait trop chaud à Levi. «Nous avons pu travailler tranquillement, c’était génial», souligne-t-elle.
Pour Levi, les adversaires les plus coriaces seront Mikaela Shiffrin (30 ans, USA), huit fois gagnante du trophée, Lena Dürr (34 ans, Allemagne), Katharina Liensberger (28 ans, Autriche) et Wendy Holdener (32 ans, Suisse), même si cette dernière préfère elle-aussi d’autres pistes. Une chose est sûre: Camille Rast sait que la saison est un marathon et non un sprint. Malheureusement, il en va de même pour sa blessure.