Théo Rochette à Cold Facts
«Je dois carburer à la NHL pour progresser»

Invité lors de la diffusion en public de Cold Facts, Théo Rochette a parlé pendant une belle demi-heure de sa carrière. Son passé, son présent et, évidemment, ses aspirations pour le futur.
Publié: 17:04 heures
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Dernière mise à jour: 17:39 heures
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Théo Rochette était l'invité de Cold Facts.
Photo: Pius Koller
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Grégory BeaudJournaliste Blick

La surprise a été gardée jusqu'au bout. Ce mardi, Cold Facts organisait une diffusion en public avec des invités surprises au Montana's. C'est finalement Benjamin Antonietti (ex-Genève et Lausanne), John Gobbi (CEO de Gottéron) et Théo Rochette (joueur du LHC) qui sont venus au micro. L'occasion de parler en long et en large avec le No 90 des Lions, coqueluche des supporters. Interview.

Théo, la première question est un peu logique. Mais comment vas-tu?
Ça va mieux! Plus de peur que de mal. Ça fait toujours un peu mal, mais ce n'est rien de grave. J'espère être présent sur la glace lors du prochain match (ndlr: le 14 novembre contre Ajoie).

On a vu les images de cette charge de Sven Jung contre la bande. On te voit rester au sol, puis te relever en tenant l'épaule. Tu arrives à reparler de cette scène?
C'est un check très correct. J'étais vraiment collé à la bande, il m'a bien écrasé. Ça a fait très mal sur le coup, et après on se relève, ça passe gentiment. Comme j'ai dit: rien de grave.

Je ne me rends pas compte de ce que ça fait de prendre une charge de Sven Jung…
Il est très lourd, très lourd (rires). En plus j'étais collé à la bande, donc je n'avais pas vraiment de chance de m'en sortir. Sur le coup, je me suis mis par terre et je me suis dit «Je reste là.» J'avais de la peine à respirer, mal au dos, à l'épaule. J'ai attendu le physio.

Tu sembles un peu maudit avec l'équipe de Suisse: l'an passé tu avais dû renoncer au Mondial, et cette semaine encore tu ne peux pas aller à Tampere. On te reverra en décembre tu penses?
Ça fait partie du hockey. Je ne peux rien y faire. Mais c'est vrai que dans une année aussi importante, j'aurais aimé faire mes preuves à ce tournoi. C'est décevant, mais ça fait partie du jeu.

Tu parles d'année importante, avec les Jeux olympiques et le Mondial en Suisse. Tu n'as encore jamais joué de tournoi majeur avec l'équipe nationale. Tu en as parlé avec Patrick Fischer, le sélectionneur?
Oui. Il m'a dit au prospect camp cet été que la porte restait ouverte, que tout dépendait de moi et de ma saison. Je ne suis pas naïf, je sais que je n'ai pas beaucoup d'expérience internationale. Je comprendrais très bien qu'il ne me prenne pas, peu importe ma saison. Je fais du mieux que je peux: s'il me prend, tant mieux. Sinon je continuerai à travailler.

Quand tu es arrivé en Suisse, on te voyait plutôt comme un centre créatif, un passeur à la Enzo Corvi. Aujourd'hui, tu es devenu un buteur. C'était voulu?
Non, pas du tout. Et c'est drôle, parce que je n'ai jamais eu plus de buts que de passes dans une saison. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je pense que ma mentalité a un peu changé. J'attaque davantage le but, je tire davantage. Je n'ai pas une énorme confiance en mon tir, mais notre skill coach Yanick Dubé me dit que j'ai un bon shoot. Alors j'essaie de me faire confiance.

Tu n'as que 23 ans, mais tu joues déjà un rôle majeur à Lausanne. Tu penses encore à la NHL?
C'est un objectif, oui. Il faut carburer à ça pour progresser. Mais j'essaie de ne pas trop y penser. J'ai connu des déceptions, notamment au repêchage. Maintenant, je me dis que ce qui doit arriver arrivera. Je fais du mieux que je peux pour aider mon équipe, et si ça attire l'attention, tant mieux.

Tu as compris pourquoi tu n'avais pas été repêché?
Souvent, on m'a parlé de ma taille, de mon poids. J'ai travaillé là-dessus, mais je n'ai jamais eu d'explication plus précise.

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L'été, tu t'entraînes avec des joueurs de NHL au Québec, dans une Summer League.
Oui, je m'entraîne avec eux au fitness. Et avec quelques potes, on joue l'été. On garde le contact sur la glace, on s'amuse. Après les play-off, ça fait du bien de se promener sur la glace.

En parlant de se promener sur la glace, on avait l'impression que tu faisais aussi ça en début de saison en National League…
(Rires) Non, pas vraiment. Ça allait bien, oui, mais pas au point de se promener.

Raconte un peu l'ambiance que tu as vécu aux Remparts de Québec. C'était énorme non?
Oui, il y avait 18'000 personnes en play-off. Pour des juniors, c'est irréel. Ça nous a rendus plus matures, aussi à cause de la pression médiatique: là-bas, tout est analysé.

Du coup, quand tu arrives à Lausanne, la pression du public ne t'impressionne pas trop?
C'est différent. L'ambiance ici est unique aussi. En play-off, c'est fou de jouer à la Vaudoise aréna. Chaque saison est spéciale, avec de nouvelles expériences. C'est magnifique de vivre ça ici.

Tu sens quand même que tu es un peu la star du LHC?
Oui et non. Les gens m'apprécient, ça fait plaisir. Mais ici, le rapport est plus amical qu'en Amérique du Nord. Les gens viennent nous parler, dire bonjour, c'est chaleureux. Là-bas, c'est plus impersonnel: une photo et ils s'en vont.

Avant la saison, tu as prolongé ton contrat. C'était important d'éviter toutes les spéculations ?
Au début, je n'étais pas pressé. Mais une fois que les discussions ont commencé, avec les rumeurs, les articles, les listes d'équipes intéressées… C'était spécial à vivre. Ça m'a fait du bien quand tout a été réglé.

Dans la ligue, certains étaient surpris de te voir libre…
Oui, mais je ne crois pas que quelqu'un ait été surpris que je reste à Lausanne. C'était évident pour moi, nos chemins devaient continuer ensemble.

Ton histoire avec le club est longue. Tu as même gagné un titre avec les U15 à Malley, le dernier match de cette patinoire. Tu t'en souviens?
Oui, j'en ai beaucoup de souvenirs. J'ai grandi là-bas et c'était comme une deuxième maison. J'ai aussi connu la patinoire provisoire avant la Vaudoise aréna. C'est spécial d'avoir tout vécu ici.

On te dit neuchâtelois, québécois, français, lausannois… Tu te sens quoi?
(Rires) Un peu tout! Je suis né à Neuchâtel, mais j'étais petit. Je me sens surtout Vaudois et Québécois. Mais Neuchâtel reste spécial, c'est là que j'ai commencé à jouer au hockey.

Parlons de Geoff Ward. On le voit souvent sérieux, presque impassible. Quelle est ta relation avec lui?
Il adore rigoler et ça peut surprendre! Il détend souvent l'atmosphère dans les meetings, il aime parler aux gars. Il est très proche de nous, il prend à cœur notre bien-être. L'image qu'il donne sur le banc est un peu trompeuse.

Tu as également été coaché par Patrick Roy. Quel est le meilleur coach que tu aies eu?
Je dirais ces deux là, pour leur précision dans les détails, leur clarté. Il n'y a pas de zone grise. Et ils sont proches des joueurs, ils créent une bonne ambiance.

Cette saison, après un départ canon, vous avez connu un passage plus compliqué. Comment vivez-vous ces hauts et bas?
La constance, c'est la clé. On en manque un peu. On n'a pas toujours joué notre meilleur hockey, mais on a su gagner malgré tout. La saison est longue, le calendrier chargé. On doit retrouver cette stabilité.

C'est difficile de se relancer après deux finales perdues?
Oui, c'est un processus mental. Chaque saison est nouvelle, avec un nouveau groupe, de nouvelles amitiés. Les premières semaines sont un peu spéciales, mais on s'y fait vite.

Qu'est-ce qui pourrait faire la différence cette année pour Lausanne?
L'expérience. Celle acquise ces deux dernières années, surtout en play-off.

Tu retrouves aujourd'hui des anciens coéquipiers des juniors, comme Vouardoux, Baragaño, Pasche ou Bougro. C'est spécial de jouer avec eux?
Oui, c'est cool. Ce sont des amis de longue date. On se connaît depuis toujours, on rigole beaucoup ensemble. On se dit souvent qu'on est un peu comme des frères.

National League 25/26
Équipe
J.
DB.
PT.
1
HC Davos
HC Davos
22
34
55
2
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
22
-2
40
3
Lausanne HC
Lausanne HC
23
18
40
4
EV Zoug
EV Zoug
21
6
37
5
ZSC Lions
ZSC Lions
22
17
37
6
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
22
-9
36
7
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
21
11
35
8
HC Lugano
HC Lugano
21
12
34
9
EHC Bienne
EHC Bienne
21
0
27
10
SCL Tigers
SCL Tigers
21
-5
27
11
EHC Kloten
EHC Kloten
22
-12
27
12
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
22
-23
25
13
SC Berne
SC Berne
21
-14
22
14
HC Ajoie
HC Ajoie
21
-33
11
Playoffs
Barrages qualificatifs
Barrages de relégation
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