Arrêtera? Arrêtera pas? La saison 2025/26 de Fribourg Gottéron débute mardi prochain, à la maison, face à Lugano. Avec dans ses rangs son inépuisable capitaine, Julien Sprunger. À 39 ans, le No 86 est en fin de contrat avec son club de toujours. Celui qui a toujours dit qu'il n'irait pas au-delà des 40 ans va-t-il raccrocher les patins à la fin du prochain exercice?
Si la réponse n'est pas encore claire, Blick s'est posé avec le Fribourgeois pour discuter de son avenir, mais également de l'arrivée de Roger Rönnberg à la BCF Arena. Interview.
Julien, je ne suis sans doute pas le premier, ni le dernier à te poser cette question: est-ce que c'est ta dernière saison?
Honnêtement, je n'ai pas encore pris de décision. L'année passée déjà, j'imaginais que cela pouvait être ma dernière saison. Collectivement, ça s'est très bien terminé, même si le début avait été compliqué. J'ai pris énormément de plaisir et, sur le plan personnel, j'étais satisfait de mes performances et de mon rôle. C'était l'essentiel pour moi. Aujourd'hui, rien n'est tranché, mais il y a de grandes chances que ce soit ma dernière année. J'ai toujours dit que je ne jouerais pas jusqu'à 40 ans, un âge que j'atteindrai cette saison. Je ne veux pas m'accrocher jusqu'à ce qu'on me mette dehors. Mais, pour l'instant, je n'ai encore rien décidé officiellement.
Sens-tu que physiquement, tu auras 40 ans cette année?
Oui, forcément, certaines choses deviennent plus compliquées, notamment la récupération. À côté de jeunes de 20 ans qui récupèrent beaucoup plus vite, la différence se ressent. J'ai aussi une famille avec trois enfants, ce qui rend le rythme chargé, sur la glace comme en dehors, et cela demande beaucoup d'énergie. Mais je m'étais fixé comme objectif d'être vraiment en forme cette saison, et j'ai travaillé très dur pour ça. Cet été encore, j'ai battu mes records d'endurance, ce qui est plutôt bon signe. Aujourd'hui, je connais beaucoup mieux mon corps, mes limites et ce dont j'ai besoin. Cela dit, certaines choses comme l'explosivité ou la récupération après les matches sont inévitablement plus longues. Ça fait partie de la gestion que je dois assumer au quotidien.
On voit qu'au fil des années, tu as un nouveau rôle à adopter. Est-ce que ça a été facile pour toi de l'accepter?
Franchement, oui. Lorsque j’ai discuté l’an dernier avec Gerd Zenhäusern et Roger Rönnberg, il était important pour moi de savoir quel rôle on m’envisageait. Je ne voulais pas rester simplement parce que je m’appelle untel ou que j’ai disputé tant de matches, mais parce qu’on pensait que je pouvais réellement apporter quelque chose. Mon discours était clair: je suis prêt à me mettre au service de l’équipe. Si c’est pour jouer sur la première ligne avec les étrangers ou en power-play, je le ferai avec plaisir. Si c’est pour évoluer sur une troisième ou une quatrième ligne avec des plus jeunes ou dans un rôle plus défensif, cela me convient tout autant. Même si on me demande d’être le meilleur joueur de boxplay, j’assumerai ce rôle avec plaisir. J’ai vraiment cette volonté de servir l’équipe. Pendant des années, j’ai occupé une place très centrale, avec la responsabilité de faire la différence et de marquer. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Bien sûr, j’ai encore du plaisir à marquer, mais j’en ai tout autant à aider les autres et à remplir le rôle qu’on me confie.
Est-ce que ton rôle dans le vestiaire est également moins prépondérant, sachant que ton rôle sur la glace diminue, que tu dois aussi laisser la place aux autres et que tu ne seras pas encore là durant 10 ans?
Oui et non. Je ne crois pas à l’idée que plus tu as de temps de jeu, plus tu es légitime dans le vestiaire. C’est même l’inverse. Mon expérience et mes liens avec les entraîneurs gardent toute leur importance, et j’essaie surtout de veiller à ce que chacun se sente intégré. Après, je délègue certaines choses, je choisis mes batailles. Certains joueurs ont envie de prendre des responsabilités. On voit par exemple qu’un Glauser possède un leadership naturel. Une passation s’opère donc assez naturellement, et c’est positif. De mon côté, j’évite de vouloir tout contrôler. Je laisse de la place aux autres, tout en gardant cette idée d’héritage: transmettre ce que je peux, mais avec le recul nécessaire.
Qui vois-tu comme tes successeurs au sein du vestiaire?
Dans la personnalité, je pense automatiquement à Andrea Glauser. C'est une forte personnalité, sur et hors glace, et est très apprécié. En plus, il est fribourgeois. Il a acquis de l'expérience et une légitimité. Il y aurait aussi Jacob De La Rose ou Sandro Schmid, même s'il est dans une situation contractuelle différente. On peut aussi penser à Christoph Bertschy, qui est là pour plusieurs années.
Cette saison est clairement particulière pour Gottéron, avec un nouvel entraîneur, Roger Rönnberg. As-tu l'impression que Fribourg entre dans un nouveau cycle?
Oui. Ce changement est attendu depuis deux ans. L'an dernier, on a commencé la saison en sachant que ça allait changer. Rönnberg est un entraîneur de renommée, ce qui annonce de belles choses. Il vient ici pour construire, pas juste pour viser un titre. Et ça, c'est positif. On sent de l'engouement, beaucoup d'intérêt, mais à l'interne ça reste contenu. Il n'y a pas d'euphorie. Une nouvelle mentalité s'est installée. On sent quelque chose de nouveau avec Gerd et le staff, mais on continue sur notre lancée: la Coupe Spengler gagnée, deux demi-finales de rang. On stagne un peu à ce stade, mais on avance.
Le coach nous a parlé en conférence de presse de sa manière de travailler, extrêmement rude. Vous le sentez davantage que lors des autres étés?
Oui, c'est son style. On patine beaucoup. Mais il nous explique sa manière de jouer, et si tu veux jouer comme ça, tu dois tout le temps patiner. Tu ne peux pas t'entraîner tranquille et aller à fond en match. Il a posé des standards très élevés. Si on a cette intensité à l'entraînement, ça aide en match. Il sait l'amener, il explique bien, sans être autoritaire. Il est proche des joueurs. Il crée un groupe qui veut le suivre. Tout le monde est convaincu par ses idées.
Y a-t-il quelque chose qui t'a étonné chez lui?
Avant qu'il arrive, on avait entendu qu'il était très dur, qu'il faudrait patiner comme un fou. Tu t'attends donc à quelqu'un de strict. Ce qui m'a étonné, c'est son ouverture, sa volonté de comprendre l'environnement et la sensibilité de chaque joueur. Il a une capacité humaine et psychologique impressionnante.
Dernière question sur ta retraite et après je te laisse tranquille. Tu as enfin gagné un trophée avec ton club, en soulevant la Coupe Spengler. Est-ce que tu rêves, parfois, de terminer ta carrière en remportant la National League?
Oui, j'en rêve. Ce serait la plus belle chose que je puisse imaginer. C'est pour ça que je suis encore là. J'ai faim de hockey. Roger est arrivé pour gagner. Si on gagne cette année, ce serait génial. Que je sois sur la glace ou en tribune, j'aurais participé. Ça fait 45 ans qu'on court après. On travaille tous les jours pour ça, mais il faut aussi que les étoiles s'alignent.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | EHC Bienne | 0 | 0 | 0 | |
1 | EHC Kloten | 0 | 0 | 0 | |
1 | EV Zoug | 0 | 0 | 0 | |
1 | Genève-Servette HC | 0 | 0 | 0 | |
1 | HC Ajoie | 0 | 0 | 0 | |
1 | HC Ambri-Piotta | 0 | 0 | 0 | |
1 | HC Davos | 0 | 0 | 0 | |
1 | HC Fribourg-Gottéron | 0 | 0 | 0 | |
1 | HC Lugano | 0 | 0 | 0 | |
1 | Lausanne HC | 0 | 0 | 0 | |
1 | SC Berne | 0 | 0 | 0 | |
1 | Rapperswil-Jona Lakers | 0 | 0 | 0 | |
1 | SCL Tigers | 0 | 0 | 0 | |
1 | ZSC Lions | 0 | 0 | 0 |