Est-une illusion? Un simple fantasme de journaliste? Ou est-ce que ce mercredi soir, le nombre de maillots floqués «Sprunger 86» était plus important qu'à l'accoutumée à la BCF Arena? Il faut dire que deux jours avant cette rencontre face à Ajoie, le capitaine emblématique de Fribourg annonçait, via une vidéo sobre sur les réseaux sociaux qu'il mettait un terme à sa retraite. «Je pense que j'ai reçu entre 200 et 300 messages, révèle Julien Sprunger. Normalement, j'ai répondu à tout le monde (rires).»
Ça, c'est pour les personnes qui ont pu prendre contact directement avec le No 86. Les autres ont pu laisser un commentaire sous le post Instagram ou se rendre à la patinoire, ce mercredi, avec leur plus beau maillot. C'est par exemple le cas de… Julien, ce fan de 42 ans des Dragons. «Ça fait bizarre de se dire que l'année prochaine, il ne sera plus là… Je le connais depuis que je suis gosse, puisque j'étais à l'école avec sa sœur. C'est une icône du club qui s'en va.»
Lundi, vers 17h40, lorsque la vidéo est sortie, Julien était «surpris, même si je m'y attendais quand même. Je pense qu'il a surtout pris la bonne décision pour lui.» Ce fan invétéré, déjà présent dans la patinoire lors des grandes années de son homonyme, avoue ne pas encore avoir de pincement au cœur. «Maintenant, il faut aller chercher ce titre pour lui.»
«Une retraite bien méritée»
Un avis que partagent Sébastien et Nicolas, père et fils également présents à la BCF Arena ce mercredi soir. Pull au No 86 sur les épaules, le deuxième nommé va bientôt vivre une époque qu'il ne connaît pas: un Fribourg Gottéron sans Julien Sprunger. «En ayant que 20 ans, je l'ai toujours connu au club.» D'ailleurs, il précise qu'il a toujours possédé des chandails à la gloire de son capitaine. «L'année prochaine je n'aurai pas le choix: je devrai en prendre un autre, sourit Nicolas. Je ne sais juste pas encore qui.»
Pour Sébastien, l'attaquant aux désormais 406 buts vivra «la retraite bien méritée, après toutes ces années de loyaux services. Je ne peux que lui souhaiter du bonheur pour la suite. Et même si ce sera compliqué, il faudra décrocher ce titre pour lui.»
Déjà des dernières à Ajoie ou Bienne
Tout cet amour, Julien Sprunger l'a bien ressenti durant ces dernières heures. Et encore plus à la 25e minute du match face à Ajoie, lorsque le No 86 a trouvé les filets adverses, pour le 3-0. Évidemment, son chant – «Olé, olé, olé, olé, Julien Sprunger» – a été entamé de plus belle dans la patinoire. «Ça rend les choses encore plus belles», sourit humblement le buteur.
Le suspense n'était pas très grand lorsque, à la fin du match, il a fallu désigner le meilleur joueur de chaque côté. Logiquement, le nom «Sprunger» a de nouveau été prononcé par le speaker. Après une longue poignée de main avec les Ajoulots – qu'il rencontrait pour la dernière fois de sa carrière –, le Fribourgeois a pris Killian Mottet – compatriote prêté au HCA – dans ses bras. «Oui, je me rends compte que ce sont les dernières fois, souffle le futur retraité. Je m'étais déjà dit cela quand on avait été à Ajoie ou à Bienne… même si j'étais le seul à le savoir à ce moment (sourire).»
Après l'habituelle poignée de main et les félicitations des adversaires pour sa belle carrière, le No 86 a été envoyé seul pour saluer le kop. Une fois. Puis une deuxième en attendant les interviews. Et une troisième après les interviews. «Je ne sais pas si ça va être comme ça à tous les matches, rigole-t-il. Mais là, je me suis dit que je devais profiter à fond. Je sais que ça va passer tellement vite. J'essaie de m'imprégner de cette communion avec les fans.»
L'hommage de Killian Mottet
Et également avec ses proches, comme Killian Mottet. Adversaires cette saison mais coéquipiers depuis les débuts du No 71, les deux ont longtemps échangé après le match dans les travées de la BCF Arena, en compagnie de Nathan Marchon et Benoit Jecker. «Quand il m'a appelé, je lui ai demandé s'il était vraiment sûr, rappelle l'Ajoulot. On voit ce soir qu'il a encore le niveau pour jouer dans cette ligue. Mais je suis content pour lui qu'il soit en paix… et pour moi parce que je l'ai appris avant vous, les journalistes (rires).»
Avec 14 saisons à ses côtés, Killian Mottet sait l'importance de Julien Sprunger à Fribourg. «Il a marqué le club par son professionnalisme et sa fidélité. C'est quelqu'un de grand, sur la glace et en dehors. Il mérite tous les applaudissements et les accolades. C'est un grand joueur et une grande personne.» Un avis partagé par 9372 personnes à la BCF Arena ce mercredi et sans doute de nombreuses autres à travers le canton et le pays.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 | HC Davos | 32 | 44 | 71 | |
2 | HC Fribourg-Gottéron | 33 | 27 | 62 | |
3 | Lausanne HC | 31 | 27 | 59 | |
4 | HC Lugano | 31 | 19 | 53 | |
5 | Genève-Servette HC | 32 | -3 | 53 | |
6 | ZSC Lions | 32 | 18 | 52 | |
7 | Rapperswil-Jona Lakers | 32 | -5 | 52 | |
8 | EV Zoug | 30 | 2 | 50 | |
9 | SCL Tigers | 31 | -5 | 39 | |
10 | EHC Bienne | 31 | -10 | 38 | |
11 | HC Ambri-Piotta | 31 | -27 | 37 | |
12 | SC Berne | 31 | -11 | 36 | |
13 | EHC Kloten | 31 | -23 | 34 | |
14 | HC Ajoie | 32 | -53 | 24 |