Tant lors des matches face à Langnau qu'à Bienne, Genève a parfois tenté de jouer au hockey. Durant quelques minutes, les Aigles se sont souvenus qu'ils étaient là pour mettre le puck au fond du filet adverse. Le reste du temps? Les hommes de Ville Peltonen ont tantôt gonflé les muscles et tantôt préféré mettre des poings sur les casques adverses. Jouer au hockey? Pas franchement au programme du jour. Ou du moins ce n'était de loin pas une priorité.
Entre les coups bas, les réponses aux boîtes adverses et les mauvaises charges, les Grenat ne se sont pas franchement souvenus de la raison de leur présence sur les glaces des Vernets et de la Tissot Arena. «C'est un fait, a admis Ville Peltonen. Nous devons être moins nerveux et nous concentrer davantage sur notre jeu.»
«Est-ce que nous sommes frustrés? C'est possible, oui.» L'aveu vient de Vincent Praplan, attaquant du GSHC en panne de réussite comme de nombreux autres éléments genevois. Et finalement, les mots du No 11 des Vernets ne sont que l'expression d'un mal-être global. Oui, cette équipe de Genève-Servette ne va pas bien. Et les bons résultats du début de saison n'étaient finalement là que pour cacher la réalité. Oui, Genève-Servette tenait tant bien que mal sa place dans le Top 6 durant plusieurs semaines. Mais cette position semble fort logiquement s'éloigner jour après jour.
Et ce n'est pas la faute des Aigles. Car lorsque les Manninen, Pululjärvi et Granlund ne sont pas hyperactifs, le GSHC ne fait pas grand-chose de probant sur la glace. Les rencontres lénifiantes face à Langnau et Bienne en ont été la preuve. Samedi, Ville Peltonen n'a pas voulu utiliser l'arrivée tardive à Bienne comme excuse. Il a toutefois parlé de ce retard à l'allumage comme d'une raison à la mauvaise soirée de son équipe. Certes.
Les Finlandais... Et après?
Mais comment peut-on ensuite expliquer les 120 minutes franchement médiocres face à deux adversaires prenables? Il n'y aucune raison. Oui, Genève-Servette a dû compter sans Sakari Manninen. La belle affaire. Lausanne vient de jouer deux mois sans Antti Suomela. Fribourg Gottéron a joué avec six étrangers valides entre trois et cinq fois depuis le 9 septembre dernier. Si les Aigles se réfugient derrière cette fausse excuse, ils se voilent purement et simplement la face.
Non, le GSHC a surnagé durant plusieurs semaines par sa ligne de joueurs étrangers. Et lorsque les Markus Granlund, Jesse Pululjärvi et Sakari Manninen ont toussé, c'est toute l'organisation qui a battu de l'aile. Depuis que les Finlandais ne sont plus au rendez-vous, personne n'a été capable de prendre le relais. Vincent Praplan? Aux abonnés absents. Marc-Antoine Pouliot? Limité. Noah Rod? Cantonné à un rôle de quatrième ligne indigne de son statut. D'ailleurs il serait intéressant de se plonger un jour sur son rôle dans cette équipe...
Tim Berni est catastrophique
Si l'on doit faire l'autopsie de Genève-Servette depuis le début de saison, il est quasi impossible de ne pas parler de la prestation des joueurs suisses. Il faudrait être sacrément bien intentionné pour passer sous silence les matches de Tim Berni depuis septembre dernier. Le futur joueur des Zurich Lions est absolument catastrophique — et le mot est faible — depuis le début de saison. Il faut n'avoir pas vu une seule de ses prestations en Grenat pour l'imaginer se rendre à Milan en février prochain.
Problème? Avec 19'20 de glace par soir, l'arrière international semble bénéficier d'une immunité totale malgré ses prestations en dessous de tout depuis plusieurs semaines. Les mauvaises langues parleraient de mois, mais ne comptez pas sur nous pour accabler le défenseur international suisse. Son jeu sous le maillot grenat suffit. Au pire, allez voir le 3-1 de Bienne samedi...
Mais Tim Berni n'est pas le seul à se noyer depuis le début de saison. Que dire de Vincent Praplan, Roger Karrer, Marc-Antoine Pouliot? Lorsque les Finlandais toussent, les autres Grenat tirent la langue. Pour faire simple, il n'y a pas un Genveois pour rattraper l'autre. Et le licenciement du coach n'a hélas pas changé grand-chose dans la dynamique des Vernets. Tout juste peut-on se taper sur le ventre en se disant que Genève ne perd plus 11-0 et 8-0 comme sous Yorick Treille. Bravo...
Derby face au Lausanne HC
Ce mardi, Genève-Servette se prépare à accueillir le Lausanne HC dans un derby romand qui sent la poudre. Et s'ils ne font pas un voire deux pas vers l'avant, les Aigles vont se faire bouffer tout crus par les Lions. Ce n'est absolument pas une question de talent. Pas du tout. Non, les Genevois ont un immense problème d'attitude. Cela dégouline par tous les pores depuis le 9 septembre dernier. Cela fait deux ans qu'ils vont dans le mur. Et à chaque changement de coach, ils passent une vitesse supplémentaire pour accélérer encore vers leur destin.
Le départ de Cadieux pour Treille n'a servi à rien. Celui de Treille pour Peltonen n'a servi qu'à mettre du rouge à lèvre sur un cochon. Mais comme le veut le dicton anglophone, cela reste un cochon. Aujourd'hui, Genève-Servette est une équipe qui fonce droit dans le mur. Et le pire? C'est que personne ne semble s'en rendre compte du côté de Genève. Il suffit de tendre le micro dans les couloirs des Vernets ou de la Tissot Arena pour s'en rendre compte. Visiblement le problème, ce ne sont que les débuts de matches. Soit. Et le reste?
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 | HC Davos | 34 | 46 | 76 | |
2 | HC Fribourg-Gottéron | 35 | 30 | 67 | |
3 | Lausanne HC | 34 | 31 | 65 | |
4 | HC Lugano | 33 | 23 | 56 | |
5 | Rapperswil-Jona Lakers | 34 | -6 | 55 | |
6 | EV Zoug | 32 | 4 | 53 | |
7 | Genève-Servette HC | 34 | -7 | 53 | |
8 | ZSC Lions | 33 | 16 | 52 | |
9 | SCL Tigers | 33 | -1 | 44 | |
10 | EHC Bienne | 33 | -13 | 41 | |
11 | SC Berne | 33 | -11 | 39 | |
12 | HC Ambri-Piotta | 33 | -32 | 38 | |
13 | EHC Kloten | 33 | -21 | 38 | |
14 | HC Ajoie | 34 | -59 | 25 |