À Genève, la lumière se braque presque naturellement sur les Finlandais Sakari Manninen, Jesse Puljujärvi ou Markus Granlund. Ce sont eux qui captent l’attention, eux qui font parler, eux que tout le monde cite en premier quand il s’agit de refaire le match.
Pendant que la filière nordique aimante les regards, Jimmy Vesey, lui, évolue un peu plus dans l’ombre. Une ombre qu’il ne cherche ni à chasser ni à cultiver, mais qui lui va plutôt bien. Parce que ce qu’il construit depuis son arrivée en Suisse, loin du vacarme de la NHL, raconte une autre histoire: celle d’un joueur qui se réinvente, à 32 ans, presque par hasard.
Car la vérité, c’est qu’il n’était pas censé être là. Ou pas maintenant. «Je pensais venir en Europe il y a quatre ou cinq ans, mais j’avais peur que ce soit trop tôt pour tourner la page NHL, souffle-t-il. J'avais eu des discussions avec un club suisse.» Genève? Il n'en dira pas plus. Mais l'affaire ne s'était pas faite en raison d'un nouveau contrat du côté de l'Amérique du Nord.
Surpris du niveau
Espérait-il que ce scénario se reproduise en juillet dernier? Probablement. L’été passé, pourtant, le téléphone ne sonnait plus. Pas d’offres. Pas de discussions. Rien. «Je n’allais pas supplier des équipes pour jouer.» Alors tout s’est accéléré en quelques jours, presque trop vite pour être pleinement conscient de ce qui se passait. Russie ou Suisse: voilà les deux options réelles. Genève a été le club le plus insistant, il a dit oui, et le reste s’est emballé. «Je n’ai rien préparé. Rien du tout. Trois jours plus tard, j’étais dans l’avion.»
Et la découverte fut… brutale. «Pour être honnête, je pensais que tout le monde parlait allemand en Suisse.» Il rit en le disant, encore un peu étonné de s’être trompé à ce point. Lui débarque, s’installe, tente de comprendre, et réalise finalement que le pays lui plaît plus qu’il ne l’aurait imaginé. Le hockey aussi. «Le niveau est plus élevé que je ne pensais. Et puis il y a des fans incroyables, des patinoires uniques.»
Changer son jeu
Sur la glace, il retrouve un rôle qu’il n’avait plus incarné depuis longtemps. Fini les 10 minutes par soir sur une quatrième ligne. «Ces cinq ou six dernières années, c’était ça: peu de glace, pas de power-play.» À Genève, tout change. On lui demande d’être un facteur offensif, de faire la différence, de travailler dans un cadre où la créativité n’est plus un luxe mais une attente. «Ça m’a pris un peu de temps, mais je sens que la confiance revient.»
Et ça se voit. Une série de matches avec au moins un point. Des buts importants, notamment celui de la victoire la semaine dernière contre Langnau. Et cette présence sur le power-play qui l’a aidé à relancer son jeu. «Je n’avais plus été sur une unité depuis longtemps. C’est un élément majeur pour moi.» Il ne parle pas de pression. Plutôt d’exigence personnelle: «J’en mets déjà assez sur mes épaules. Je veux produire, je veux être important, mais je ne me compare pas aux autres.»
C’est peut-être là que l'arrivée de Jimmy Vesey peut intriguer. Habituellement, un joueur aux 657 matches de NHL se voit presque dérouler le tapis rouge. Lui, il est descendu de son avion sans tapis rouge ni bruit. Son impact est discret, mais réel. Jimmy Vesey n’a pas choisi Genève pour se relancer. C’est Genève qui lui a offert, en trois jours, une vie nouvelle. Et à l'entendre en parler, il ne regrette pas son choix d'avoir sauté dans l'avion cet été.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 | HC Davos | 25 | 34 | 58 | |
2 | Lausanne HC | 25 | 20 | 44 | |
3 | HC Fribourg-Gottéron | 25 | 19 | 44 | |
4 | Rapperswil-Jona Lakers | 24 | -4 | 42 | |
5 | ZSC Lions | 24 | 18 | 41 | |
6 | EV Zoug | 23 | 4 | 40 | |
7 | HC Lugano | 25 | 12 | 40 | |
8 | Genève-Servette HC | 24 | -9 | 39 | |
9 | SCL Tigers | 24 | -5 | 31 | |
10 | HC Ambri-Piotta | 25 | -21 | 31 | |
11 | EHC Bienne | 24 | -7 | 29 | |
12 | EHC Kloten | 24 | -14 | 28 | |
13 | SC Berne | 23 | -10 | 27 | |
14 | HC Ajoie | 25 | -37 | 16 |