Lorsqu'il a repris le Genève-Servette Hockey Club, en main, Yorick Treille avait avoué faire lui-même partie du problème puisqu'il était l'assistant de Jan Cadieux. Le Français s'était donné pour mission de trouver la solution aux maux qui rongeaient le pensionnaire des Vernets. Ce dimanche, après une défaite 8-0 à Bienne, le technicien a été démis de ses fonctions avec effet immédiat. En dix mois sur le banc, il n'a donc jamais été la solution espérée.
Mettons de côté la fin de saison dernière. Les Aigles allaient dans le mur et avec ou sans Treille, cela paraissait compliqué de redresser la barre. Mais depuis? Yorick Treille dispose de l'une des équipes les plus talentueuses et chères du championnat. Cet été, Marc Gautschi, directeur sportif, lui a mis dans les mains un outil de travail qui peut faire rêver une bonne partie des entraîneurs de National League. Après deux saisons sans play-off, un troisième échec consécutif n'était pas permis. Et la pression sur le coach n'en devenait que plus grande.
Après 12 matches, le bilan comptable n'est pas chaotique. Septièmes avec 20 points, les Grenat ne sont pas largués. Mais dimanche à Bienne, c'est bien au-delà du classement qu'il fallait regarder pour voir que le mal qui rongeait le Genève-Servette était très profond. Langage corporel désastreux, apathie collective et sentiment de voir 20 joueurs absolument pas concernés. Ne rentrons pas dans la théorie farfelue de l'équipe qui joue contre son coach. Mais au vu du désastreux spectacle proposé, les Genevois n'en sont pas passés loin dans le Seeland. Cela crevait les yeux que personne n'avait envie de donner le coup de patin supplémentaire.
Une grosse partie du problème demeure
En décembre dernier, le message de Jan Cadieux ne passait pas. Moins d'une année plus tard, c'est une nouvelle tête qui roule. Un jour, il faudra peut-être que les joueurs de Genève-Servette assument leur statut et jouent au niveau qui est censé être le leur. Les étrangers ont plus ou moins fait le job depuis le début de saison (et encore, pas toujours), mais la brigade finlandaise n'a finalement servi qu'à prolonger artificiellement le règne de Yorick Treille. Et lorsque les Manninen, Granlund & Cie sont rentrés dans le rang, le barrage a sauté. Et le coach français avec.
Désormais, les joueurs qui ont obtenu ce qu'ils voulaient - il y en a dans le vestiaire des Vernets - auront de la pression pour faire en sorte que le club ne se plante pas une troisième année de suite. Car si Yorick Treille était de son propre aveu un bout du problème au moment de son arrivée en poste, les joueurs, eux, en étaient la plus grosse partie. Et ils sont toujours là. Reste à savoir qui va essayer de faire tirer tout ce petit monde à la même corde.
Quel que soit le profil de l'entraîneur qui viendra s'asseoir à la bande, qu'il soit issu du staff actuel ou venu de l'extérieur, il tiendra plus aux joueurs de relever la tête qu'à compter sur ce supposé «homme providentiel».
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | HC Davos | 12 | 25 | 32 | |
2 | Lausanne HC | 13 | 22 | 27 | |
3 | Rapperswil-Jona Lakers | 12 | 12 | 26 | |
4 | EV Zoug | 12 | 5 | 23 | |
5 | ZSC Lions | 12 | 12 | 23 | |
6 | HC Fribourg-Gottéron | 12 | 11 | 21 | |
7 | Genève-Servette HC | 12 | -17 | 20 | |
8 | EHC Kloten | 13 | -6 | 16 | |
9 | EHC Bienne | 11 | 2 | 14 | |
10 | SCL Tigers | 12 | -9 | 14 | |
11 | HC Lugano | 12 | -4 | 13 | |
12 | SC Berne | 11 | -13 | 11 | |
13 | HC Ambri-Piotta | 12 | -19 | 7 | |
14 | HC Ajoie | 12 | -21 | 5 |