1000 matches en National League
Robin Grossmann: «Lausanne une mafia? C'était une réalité!»

C'est un caractère bien trempé qui rejoint le club des 1000 matches en National League. De Davos à Zoug, en passant par Lausanne et Bienne, Robin Grossmann n'a jamais hésité à dire ce qu'il pense. Retour sur sa carrière.
Publié: 12:41 heures
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Robin Grossmann en 2005 sous le maillot du HC Kloten.
Photo: Blicksport
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Marcel Allemann

Mardi soir, Robin Grossmann sera le 18e joueur à rejoindre le club des 1000 de la plus haute ligue suisse. «J’ai reçu des gènes formidables de mes parents, j’ai rarement été blessé. Sans cela, autant de matches en 20 ans, ce n’est pas possible», déclare avec reconnaissance le double champion suisse (2009 et 2011 avec Davos) et médaillé d’argent des Championnats du monde de 2013.

Le jubilaire a grandi à Lenzbourg et à Dintikon dans le canton d’Argovie. Pas vraiment un bastion du hockey. À trois ans, il est déjà fasciné par le hockey et, lorsqu’il voit des joueurs avec leurs casques et leurs cannes à la patinoire ouverte de Wohlen, il sait déjà quel chemin il veut suivre.

Il fait alors ses premiers pas au HC Wohlen et se révèle talentueux. À 13 ans, il rejoint les juniors de Kloten, ce qui représente un immense défi pour ses parents, qui doivent le conduire sur place. «En raison des tunnels du Baregg et du Gubrist, il nous arrivait de rester quatre heures dans les embouteillages et je devenais presque fou dans la voiture parce que je ratais l’entraînement», se souvient Robin Grossmann.

Un premier but contre Sulander

A l’âge de 15 ans, il se lasse des embouteillages, déménage à Kloten et se met en colocation avec Juraj Simek. Parallèlement au hockey, Robin Grossmann effectue un apprentissage de commerce aux CFF, à la gare centrale de Zurich.

Le joueur avait une relation spéciale avec l'entraîneur du HCD Arno Del Curto.

Il fait ses premières apparitions avec la première équipe à 18 ans et marque son premier but dans le derby contre les ZSC Lions face à la légende Ari Sulander dans les buts. Grossmann s’établit peu à peu en LNA. «C’était une époque où nous profitions pleinement de la vie urbaine à Zurich. Les jeunes d’aujourd’hui sont plus professionnels», lance-t-il.

Del Curto remis à sa place

La prochaine étape de sa carrière est annoncée par un appel téléphonique d’Arno Del Curto, qui le fait venir à Davos en 2008. Il y reste pendant six années qu’il considère toujours comme les meilleurs de sa carrière. Sous la houlette du légendaire entraîneur du HCD, «j’ai été aiguisé, au sens propre du terme», souligne-t-il. «C’est ce dont j’avais besoin pour grandir en tant que joueur.» Aujourd’hui encore, il en est reconnaissant à Del Curto.

Comme Robin Grossmann était «un jeune homme très effronté», les accrochages avec Arno Del Curto sont toutefois fréquents. Le jeune Argovien n’hésite pas à dire ce qu’il pense à son supérieur. Ce dernier lui fait alors comprendre sa façon de voir les choses. «Il m’est arrivé plusieurs fois que le visage d’Arno se trouve à un millimètre du mien et qu’il me fasse la leçon», dit-il en souriant. «Cela a duré six ans, jusqu’à ce que le choc soit tel que cela ne pouvait plus durer.»

Point culminant à Zoug, puis temps difficiles à Lausanne

Avec deux titres de champion dans ses bagages, Grossmann prend alors la direction de Zoug. «C’est là que j’ai vécu le pic de ma carrière sur le plan du jeu», assure-t-il. Il reste quatre ans à l’EVZ, avant de rejoindre le Lausanne HC. Il s’y plaît beaucoup lors des deux premières années. Jusqu’à ce qu’un certain Petr Svoboda devienne copropriétaire du club vaudois. Le joueur n’a ainsi plus de plaisir.

A Lausanne, Grossmann (à droite) a connu un départ en fanfare et une fin chaotique.
Photo: freshfocus

«Nous avions presque 50 joueurs dans l’effectif et chaque jour, Svoboda voulait échanger un autre joueur et donner un contrat de sept ans à un autre joueur. Cette période a énormément tiré sur mes nerfs et je n’ai pas pu m’en défaire à la maison, c’est pourquoi j’ai décidé de tourner la page.»

Après son départ pour son employeur actuel, Bienne, Grossmann avait attribué un «style mafieux» à l’organisation lausannoise. Il ne regrette pas cette déclaration qui a fait sensation à l’époque: «Je l’assume à 100%, car elle correspondait à la réalité.»

Apprendre à se taire de temps en temps

Avec Svoboda, il fallait s’attendre à tout au quotidien. «Un jour, tu étais Cale Makar pour lui et il voulait te donner un contrat de dix ans pour sept millions et le lendemain, il voulait te trader à Kuala Lumpur. Ce qui se passait là, c’était surréaliste. La façon dont Svoboda traitait les gens, ce n’est pas possible. Nous ne sommes plus en 1291, où un patriarche peut faire ce qu’il veut.»

Aujourd'hui, Robin Grossmann aimerait bien ne plus déménager.
Photo: Pius Koller

Grossmann est un type qui a toujours exprimé ouvertement son opinion, «c’est mon caractère, je suis comme je suis», dit-il. Mais au fil des années, il a aussi dû apprendre «qu’il vaut mieux se taire de temps en temps, car dans le sport, il y a souvent des types qui ne veulent que des gars qui disent oui dans leur équipe. Si l’un d’entre eux se fait remarquer, ce n’est pas très apprécié».

De l’athlète à la figure paternelle

Après une période lausannoise chaotique, son passage à Bienne, où sa famille l’accompagne, est une délivrance pour le joueur. L’athlète de haut niveau et le défenseur offensif d’antan s’est transformé en deux décennies en un patron de la défense à vocation défensive et en une figure paternelle pour les nombreux jeunes joueurs de Bienne. «Je suis de loin le plus âgé de l’équipe. Il faut donc être un peu un modèle et ne pas toujours perdre son sang-froid», explique l’ex-international.

Le contrat de Grossmann expire au printemps, mais il ne veut pas encore mettre un terme à sa carrière. «Je me sens en forme et je pense que je peux encore bien rivaliser. C’est pourquoi j’aimerais bien faire encore une saison», dit-il. De préférence à Bienne: «J’ai une famille, mes enfants vont à l’école ici. Si ce n’est pas nécessaire, je ne veux plus forcément déménager.»

National League 25/26
Équipe
J.
DB.
PT.
1
HC Davos
HC Davos
6
17
18
2
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
6
-5
13
3
Lausanne HC
Lausanne HC
6
17
12
4
ZSC Lions
ZSC Lions
6
9
12
5
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
6
7
12
6
EV Zoug
EV Zoug
6
-1
11
7
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
6
4
10
8
SCL Tigers
SCL Tigers
6
-5
8
9
EHC Kloten
EHC Kloten
6
-4
6
10
SC Berne
SC Berne
5
-5
5
11
HC Lugano
HC Lugano
6
-7
5
12
EHC Bienne
EHC Bienne
5
-6
4
13
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
6
-9
4
14
HC Ajoie
HC Ajoie
6
-12
3
Playoffs
Barrages qualificatifs
Barrages de relégation
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