Henrik Tömmernes se livre
«Parfois, il faut juste une nouvelle voix»

Deux semaines après le changement de coach à Genève-Servette, Henrik Tömmernes est revenu sur les différents dossiers brûlants. Comment le vestiaire a-t-il accueilli Jan Cadieux? Quelle est l'ambiance dans l'équipe? Entretien avec un des leaders du GSHC.
Publié: 26.11.2021 à 06:06 heures
Servettes PostFinance Topscorer Henrik Toemmernes betritt das Eis vor dem Eishockey Meisterschaftsspiel der National League zwischen dem HC Fribourg Gotteron und dem Geneve-Servette HC, am Freitag, 5. November 2021 in der BCF Arena in Fribourg. (© POSTFINANCE / KEYSTONE / Alessandro della Valle)
Photo: keystone-sda.ch
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Henrik Tömmernes est probablement le plus irréprochable genevois depuis le début de saison. Le défenseur suédois des Vernets est le meilleur compteur des Aigles et patine tant et plus pour aider son équipe à sortir de la gonfle. Alors que Jan Cadieux n’a pour l’heure passé que deux matches dans le costard d’entraîneur principal, le No 7 du GSHC est revenu sur une période turbulente. Entretien.

Vous étiez avec l’équipe nationale lorsque la nouvelle du licenciement de Patrick Emond est tombée. Comment l’avez-vous apprise?
Henrik Tömmernes:
Marc Gautschi (ndlr Directeur sportif) me l’a dit par téléphone. Je pense que je l’ai su plus ou moins en même temps que tout le monde.

Quelle a été votre réaction?
Tout d’abord, je voudrais remercier «Pat» pour tout ce qu’il a apporté à cette organisation. Nous avons eu de bons résultats avec lui. Mais en même temps, tu as parfois juste besoin d’une nouvelle voix. Je comprends le choix de l’organisation, mais je sais aussi que c’est nous, les joueurs, qui l’avons mis dans cette situation. Nous avons une très bonne équipe et j’espère que nous n’allons pas gâcher cette saison.

Ce n’était pas possible de faire mieux avec Emond?
Cela appartient au passé. Nous avons vraiment essayé de faire mieux. Je crois que les dirigeants ont fait preuve de patience. Mais il faut bien constater que les résultats n’étaient pas au rendez-vous. Aujourd’hui, c’est difficile d’imaginer ce qui aurait pu se passer en continuant avec «Pat».

Aviez-vous vu venir cette issue?
On sentait forcément que cela pouvait arriver. Il suffisait de regarder le classement. Les résultats parlaient d’eux-mêmes. Au final, c’est aux dirigeants de l’organisation de prendre ce genre de décisions s’ils pensent que c’est le bon moment. Nous, sur la glace, nous avons toujours été à 100% et nous pouvons être fiers d’avoir tout essayé. Les joueurs, mais aussi l’ensemble du coaching staff.

Pourtant vous étiez finaliste avec ce même coach en mai dernier… Quelque chose s’est-il cassé depuis?
(Il soupire) C’est dur à dire. Après une mauvaise saison, les équipes vont chercher à tout prix à s’améliorer. Nous, par contre, nous sommes peut-être restés un peu sur nos acquis de la saison dernière. C’était super, nous sommes allés en finale. Mais pour gagner, il faut franchir un palier, il faut faire un pas vers l’avant. Tout le monde l’a fait, ce pas, mais pas nous.

La relation entre les joueurs s’est-elle détériorée?
Pour moi, il n’y avait aucun problème. Je peux même dire que les joueurs avaient une bonne relation avec lui. Mais si tu regardes la saison dernière, on a eu de la peine en fin de saison avec plusieurs défaites. Bien sûr, tout le monde ne retient que la finale. Mais la saison régulière n’était pas franchement idéale. Nous ne marquions pas beaucoup et nous avions des hauts et des bas. On ne peut pas dire que tout était parfait sous prétexte que nous sommes arrivés en finale. Chaque année, c’est un nouveau commencement. Et je pense que nous n’étions pas prêts. Ce licenciement a probablement été un coup de pied aux fesses des joueurs.

L’équipe l’écoutait-elle toujours?
Oui.

Il n’y avait pas de division dans le vestiaire?
Non, c’est juste une rumeur de l’extérieur. Depuis le premier jour, nous avons un bon vestiaire ici. Je suis là depuis longtemps et je sais que tout le monde a le même état d’esprit. Tout le monde voit que les résultats ne sont pas là.

Aviez-vous conscience des tensions entre Jan Cadieux et Patrick Emond?
Non, je n’ai rien vu de tel. De mon point de vue, il y avait une unité et nous voulions aller de l’avant. Ils avaient des opinions différentes, c’est sûr. Sur le plan de jeu, par exemple. Mais je crois que tout le monde était convaincu que nous pouvions avoir du succès. Nous ne nous sommes jamais pointés du doigt dans le vestiaire. J’ai senti et je sens toujours une vraie unité. Pour moi, il n’a rien d’un traître ou je ne sais quoi. Ce sont des conneries.

Quel est le plus grand changement depuis l’arrivée de Jan Cadieux à la bande?
Tout d’abord lorsque quelque chose comme ceci arrive – et c’est la première fois que je l’ai vécu en cours de saison –, c’est un bon réveil pour l’équipe. Cela soude tout le monde. Peu importe qui est derrière le banc, tout le monde doit faire un pas vers l’avant. C’est ainsi. C’est un bon message que nous avons tous compris. Jan est une nouvelle voix qui a une autre vision des choses par rapport à Pat. Peut-être qu’il est plus intense et nous pousse davantage. Nous avons eu une bonne réaction le week-end dernier lors des deux premiers matches.

Cadieux était déjà votre assistant, est-ce bizarre de l’avoir comme coach principal désormais?
C’est une situation nouvelle pour moi. Depuis qu’il est coach, il fait plus de meetings et parle davantage.

L’atmosphère est-elle différente?
Ce qui est différent, c’est que les gars doivent tous prouver leur valeur. Le nouveau coach ne va pas donner le même temps de glace à tout le monde. Si tu n’es pas à un bon niveau, tu joues moins. Cela change la donne. C’est un nouveau chapitre pour tout le monde. Jan Cadieux voit d’une manière différente les rôles des uns et des autres. Je sens que l’équipe est prête pour progresser chaque jour. Je suis convaincu qu’avec ce groupe nous pouvons faire quelque chose.

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